USA : un marché de l'emploi toujours malade, le chômage à 9,5 %
La communauté financière avait sans doute un peu hâtivement déduit de la qualité des résultats du 2e trimestre des entreprises américaines que l'horizon se dégageait. Les derniers chiffres de l'emploi aux Etats-Unis la ramènent à la dure réalité. La crise est loin d'être digérée.
131.000 emplois détruits en juillet Les Etats-Unis ont détruits 131.000 emplois le mois dernier, soit 66.000 de plus qu'anticipé par les économistes. 221.000 destructions de postes avaient été recensées en juin. La tendance reste mauvaise avec un taux de chômage à 9,5 %. D'aucuns essaieront de se rassurer en notant que ces mauvais chiffres résultent de la fin de bon nombre de contrats d'intérimaires recrutés par l'administration fédérale à l'occasion du recensement décennal. Il est vrai que le secteur privé est pour sa part parvenu à générer 71.000 nouveaux postes. Mais Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, constate que ce chiffre est inférieur aux attentes : « Le consensus tablait sur 90.000 créations de postes dans le secteur privé. Le compte n'y est pas. » Plus alarmant pour l'économiste, la reprise de l'emploi dans les services demeure particulièrement atone. « Les services ont créé 30.000 postes en mai, 34.000 en juin, nous sommes à 38.000 en juillet. C'est faible ». L'emploi temporaire rechute Pire encore, les chiffres de l'emploi temporaire se sont retournés. « Les chiffres de l'intérim s'étaient améliorés ces derniers mois, ce qui est généralement de bon augure,indique Philippe Waechter. La dynamique s'est interrompue brutalement puisque les chiffres de l'emploi temporaire retombent. 6.000 postes ont été détruits dans le travail temporaire en juillet. » Seul rayon de soleil à transpercer la grisaille, l'industrie a créé 36.000 postes le mois dernier. Pas de quoi laisser espérer un mois d'août de bonne qualité sur le front de l'emploi américain. D'autant qu'au 17 juillet, l'administration employait encore 200.000 travailleurs temporaires pour le recensement. Des emplois dont elle n'aura plus besoin dans les semaines qui viennent. L'Amérique a décidément bien du mal à se remettre de la crise.
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