(AOF / Funds) - Glencore, le plus gros négociant mondial de matières premières, a offert d'acheter toute sa production de nickel à Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel, une transaction qui aurait donné le contrôle de près de 50% du commerce mondial du métal à la maison de négoce, selon le Financial Times. Norilsk a annoncé qu'il avait refusé l'offre parce qu'il estimait qu'il aurait donné lieu à "des effets économiques négatifs et non-économiques" pour l'entreprise. Selon un prospectus pour les détenteurs d'obligations, Glencore est déjà "un des plus importants fournisseurs physiques au niveau mondial de nickel, de ferronickel et des produits du nickel". Le milieu des traders n'a pas été étonné outre mesure par cette offre. Glencore a refusé de commenter l'annonce de Norilsk, jeudi. Sur le London Metal Exchange, le nickel pour livraison dans trois mois reculait un peu vendredi en début d'échanges européens, à 21.000 dollars la tonne. Le prix du métal a augmenté de 13% cette année, mais reste bien en deçà du niveau record de plus de 50.000 dollars par tonne atteint en 2007. Les discussions entre Norilsk et Glencore se sont terminées il y a quelques mois déjà, a déclaré la compagnie russe, ajoutant qu'elle ne pouvait pas dévoiler plus de détails en raison de clauses de confidentialité. Mais une personne proche du dossier a déclaré que Norilsk avait été préoccupé par le conflit d'intérêt potentiel qu'un tel accord pourrait poser pour Glencore, qui est propriétaire d'actifs de nickel en Australie et actionnaire majoritaire de Xstrata, l'un des principaux concurrents de Norilsk. Glencore aurait mis fin aux négociations après que Norilsk ait soulevé ces questions. Selon la même source, Norilsk et Glencore poursuivaient des objectifs stratégiques radicalement différents, ce dernier cherchant à gagner le gros en misant sur la volatilité des prix, tandis que Norilsk trouvait davantage d'intérêt dans la stabilité des prix. La divulgation de l'opération semble faire partie d'une bataille à coup de propagande, de plus en plus forte, autour de Norilsk, met en garde le FT. Ses deux principaux actionnaires, Oleg Deripaska et Vladimir Potanine, deux magnats rivaux sur le complexe des métaux de base, luttent pour le contrôle du producteur de nickel. M. Deripaska contrôle 25% de Norilsk et a dans le passé cherché à mener une fusion de son groupe UC Rusal (spécialisé dans l'aluminium) avec Norilsk, une décision qui avait été contestée par M. Potanine, qui détient également 25% dans Norilsk. AUT/ACT