Les revenus de Petrobras pourraient stimuler les dépenses sociales (HSBC)

13/08/2010 - 16:14 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La croissance de l'économie Brésilienne devrait être de 4,5% en 2011", selon Jose Cuervo, gérant de portefeuille senior, chez HSBC Global AM. Le Brésil continue donc de s'imposer comme l'une des principales économies émergentes. Face à cette croissance rapide, le gestionnaire détaille ses perspectives quant à l'évolution de l'inflation et des taux d'intérêts. Selon lui, il est probable que les revenus des champs de pétrole découverts au large des cotes "soient affectées aux dépenses sociales, au point de stimuler sensiblement le secteur". Concernant les élections présidentielles qui auront lieu dans trois mois, il estime que "pour l'instant, leur impact est très faible sur le marché d'actions, ce qui est assez inhabituel. On peut l'expliquer peut-être par les évènements externes qui ont cristallisé l'attention des investisseurs, à l'image de la crise de la dette souveraine en Europe et des craintes de ralentissement de la croissance mondiale. Au Brésil, les investisseurs se sont focalisés sur les taux d'intérêt. L'actualité électorale a été assez calme. Seul fait notable, Dilma Rousseff est en tête des sondages. Ce qui me conforte dans l'idée qu'elle pourrait remporter les élections, dans la mesure où elle bénéficiera des voix des électeurs pro-Lula, et qu'aucun autre candidat ne se démarque. Aucun débat politique n'a lieu actuellement. Cela devrait débuter au début du mois prochain, et les principales discussions sur les sujets sensibles auront probablement lieu en septembre. Si les élections ne devraient pas avoir un impact significatif sur le marché d'actions à très court terme, elles devraient donc jouer un rôle plus prépondérant dans les mois prochains". "Les dépenses sociales ne devraient pas subir de changements significatifs dans la mesure où le président Lula a toujours considéré la protection sociale comme l'un des piliers de sa politique. Compte tenu de la récente situation économique brésilienne, il est pour lui facile de mettre en oeuvre cette politique. Dilma devrait assurer la continuité des politiques de son prédécesseur. Le débat se centrera sur le mode de financement de certains programmes. L'une des toutes dernières évolutions en matière de dépenses sociales est la découverte d'un gisement pétrolier offshore par l'entreprise publique Petrobras sur les champs offshore presalt (des réserves importantes de pétrole enfouies sous une couche de sel). Malgré la diversité des estimations, ce gisement devrait représenter un minimum de 50 milliards de barils de pétrole, soit une manne financière considérable qui sera affectée aux dépenses sociales. Le système fonctionne ainsi au Brésil : l'Etat où le pétrole est produit perçoit une part significative des royalties. C'est pourquoi les Etats concernés auront davantage leur mot à dire sur les dépenses sociales. Aussi, le Brésil élabore actuellement une nouvelle législation dont le but est de rééquilibrer l'affectation de ces fonds, afin que les Etats bientôt riches en pétrole ne disposent pas d'un pouvoir excessif par rapport aux Etats pauvres en pétrole et au gouvernement fédéral. Cette législation déterminera dans une large mesure le processus d'affectation des fonds et l'enveloppe consacrée aux programmes sociaux. Même si cette législation a une portée de long terme, elle devrait soutenir ce secteur de l'économie brésilienne à moyen terme. Elle déterminera l'avenir des dépenses sociales au Brésil, et il est probable que la majorité des royalties soient affectées aux dépenses sociales, au point de stimuler sensiblement le secteur." "Au second trimestre 2009, la croissance brésilienne et les dépenses de consommation ont commencé à se redresser après la récession. Un an plus tard, les comparaisons de la croissance du PIB en variation annuelle seront plus délicates. Les statistiques du mois dernier ont témoigné d'une légère baisse par rapport aux attentes et aux données précédemment publiées. En revanche, il s'agit plus d'une question de comparaison que de la preuve d'un véritable ralentissement de l'économie brésilienne. En effet, l'économie a continué de progresser à un rythme similaire ou légèrement plus rapide, si l'on regarde les chiffres en variation trimestrielle. C'est pourquoi nous estimons que l'économie brésilienne enregistre encore une croissance très rapide susceptible de créer de l'inflation. Or le recul de l'inflation a amené certains observateurs à parler de ralentissement de la croissance. L'inflation s'était stabilisée à environ 5,25% avant de diminuer à 4,85%. A nouveau, il s'agit d'une question de statistique, certains produits ayant un impact significatif sur l'inflation. Nous pensons que l'inflation tend à progresser. En revanche, le prix des produits alimentaires a baissé en raison de problèmes climatiques et agricoles. L'économie continue de progresser, mais à un rythme peut-être légèrement inférieur, ce qui nous porte à croire que le gouvernement pourrait relever ses taux d'intérêt de 0,50% cette année et de 1% de plus en 2011. Ce qui devrait porter l'inflation à5,5 % en 2010 et permettre un atterrissage en douceur de l'économie brésilienne, avec une croissance du PIB d'environ 4,5% en 2011. Bien que d'autres investisseurs soient devenus plus positifs sur l'inflation après la récente publication de chiffres en baisse, nous ne prévoyons pas de changement dans l'ensemble." AUT/ALO