Les Treasuries n'offriront pas le meilleur rendement au H2 (Schroders)

17/08/2010 - 11:34 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La Fed essaie seulement d'éviter un durcissement des politiques d'austérité en choisissant de réinvestir le cash dans des titres du Trésor", ont estimé Ed Fitzpatrick, gérant de fonds obligataires et Wes Sparks, responsable des obligations américaines chez Schroders au sujet de l'annonce de la Fed mardi dernier. Bien que, sur un horizon de 12 mois, la volatilité puisse entraîner des risques de ventes d'actifs pendant les vagues périodiques d'aversion au risque, les bons du Trésor feront moins bien que les autres titres, estime le gestionnaire. "Alors que la Fed a présenté les risques qui pèsent sur l'économie américaine, les investisseurs doivent être conscients que : d'une part, la demande de monnaie n'augmente pas suite à cette annonce. La Fed essaie seulement d'éviter un durcissement des politiques d'austérité en choisissant de réinvestir les liquidités dans des titres du Trésor, souligne le gestionnaire. D'autre part, la tendance ne répond pas aux problèmes latents de l'économie américaine, comme le manque de croissance des prêts accordés par les banques et le manque de demande de crédit des entreprises privées." "Et enfin, la Fed tente d'atténuer les effets négatifs du long processus de réduction de la dette. Cette annonce n'est ni plus ni moins qu'un signal montrant que la Fed s'attend à un rétablissement lent de l'économie et qu'elle va donc mettre en place des politiques afin d'éviter une spirale déflationniste, comme celle qu'a connue le Japon." "Peu après cette annonce, la Fed de New York a précisé que le réinvestissement des liquidités dans les obligations "à plus long terme" serait axé sur la partie de 2 à 10 ans de la courbe du Trésor. Les bons du Trésor ont alors bondi, suivis par les Bourses et le marché du crédit. Dans les 12 heures, toutefois, les actifs à risque ont commencé à reculer avec la crainte des investisseurs sur les perspectives économiques et la capacité du gouvernement à avoir une incidence durable", insiste Schroders. Comme la majorité du marché, le gestionnaire reconnaît qu'il s'attendait à l'annonce de mardi dernier. "L'action permet aux bons du Trésor de rester à des rendements très faibles, ce qui pourrait profiter aux consommateurs américains qui ont des hypothèques et des prêts à la consommation qui sont fondés sur les rendements du Trésor à 10 ans." Schroders affirme que ce changement est positif mais "(...) alors que la saison des bénéfices des sociétés au deuxième trimestre touche à sa fin (dont les résultats ont été bons, mais le bénéfice ne sera pas un pilote clé du marché dans les prochaines semaines) et que les préoccupations macro réapparaissent avec des investisseurs à nouveau aux prises avec le déconcertant ralentissement de la reprise, les spreads de crédit pourraient s'écarter davantage dans les semaines à venir." "L'offre a été très importante à la fois pour l'investment grade et le haut rendement au cours des deux dernières semaines, ce qui fait que plusieurs investisseurs pourraient avoir atteint un point satiété avec encore une semaine d'offre plus forte avant que le marché se calme pour la fin d'été." Pour l'avenir, juge le gestionnaire, la croissance économique dans la deuxième moitié de 2010 pourrait être difficile, car l'impact des mesures de relance budgétaire commence à baisser sensiblement. Le niveau absolu du PIB au T2 (désormais probablement une hausse dans la fourchette 1,1%-1,5%), et le manque de dynamisme dans la deuxième partie de l'année, ont le potentiel de paralyser la reprise. "Les prix des actifs sont faussés par les politiques budgétaire et monétaire. Il s'agit d'empêcher d'être éjectés du système, ce qui étend encore le processus de désendettement. Nous sommes également conscients que les risques à la baisse pour les prévisions économiques ont fortement augmenté. La croissance mondiale et la rentabilité des entreprises ont servi de bouée pour la reprise américaine, mais la durabilité de cette croissance a été l'objet d'un scepticisme croissant. Dans ce contexte, les chocs exogènes auront une plus grande influence que l'on aurait pu attendre autrement." "Au cours du deuxième semestre, la volatilité restera exceptionnellement élevée. Bien que cette volatilité puisse entraîner des risques de ventes d'actifs pendant les vagues périodiques d'aversion au risque, sur un horizon de 12 mois, les obligations de sociétés, à rendement élevé, et les investissements dans les secteurs titrisés sont susceptibles de générer de meilleurs rendements que les bons du Trésor (...). Alors que les perspectives économiques devraient rester incertaines, nous visons à rester souples en prenant les bénéfices après la hausse des actifs risqués, en employant des stratégies visant à protéger les portefeuilles au cours des périodes de volatilité, et en remettant à zéro les positions de base lorsque l'actif est vendu." AUT/ALO