TOTAL : le raffinage reprend à Dunkerque

18/08/2010 - 08:46 - Option Finance

(AOF) - La raffinerie de Total à Dunkerque a repris les opérations de purge de gaz des installations, les syndicats n'étant pas parvenus à s'accorder sur la suite à donner au mouvement de grève. Les salariés accusent le groupe pétrolier de ne pas respecter son obligation de redémarrer l'activité raffinage ordonné par la justice à la fin du mois de juin.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements. - Cinq projets ont démarré en 2009 et cinq nouveaux lancements majeurs sont programmés cette année. L'objectif réitéré d'une progression moyenne de la production de 2% sur la période 2009-2014 est ainsi crédible. - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise. - Total va poursuivre ses efforts pour lancer de nouveaux projets afin de dégager une croissance rentable. Les investissements devraient atteindre 13 milliards d'euros cette année. - Le groupe ainsi élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs (le GNL et les sables bitumineux) et a fait son retour en Irak. - Sa structure financière demeure solide. Il peut donc mener des acquisitions et renouveler ses réserves. -Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- Un an après avoir dégagé les profits les plus importants de son histoire, Total subit les effets de la crise depuis 2009. - La bonne marche de l'activité est perturbé par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, et (iiii) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...). - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la récession actuelle. - L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et la marée noire qui en a résulté ternissent la visibilité du secteur. Les groupes pétroliers pourraient reporter des projets en attendant d'en savoir plus sur le durcissement de la réglementation américaine en matière de production offshore. - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie. Après les catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF, le groupe est visé en tant que personne morale dans l'affaire "pétrole contre nourriture" en Irak. La fermeture très médiatisée du site de Dunkerque brouille un peu plus son image.

Comment suivre la valeur

- Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre. - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles, liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français. - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel. - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'OCDE va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe. FTB/ACT/