VALEO : démission de Behdad Alizadeh au conseil d'administration

18/08/2010 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Behdad Alizadeh, le représentant du fonds d'investissement Pardus au sein du conseil d'administration de Valeo, a annoncé sa démission. Par ailleurs, le fonds activiste serait sur le point d'abaisser sa participation de 7,6% à 5% d'ici à la fin du mois de septembre selon les informations des Echos. Pardus était passé début juin sous les 15% du capital de l'équipementier automobile. Initialement, le fonds était actionnaire de Valeo à hauteur de 19,7%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Au prix d'importants efforts de restructuration, entrepris très tôt, Valeo a opéré un redressement opérationnel sensible. Le fonds d'investissement Pardus, le premier actionnaire, a poussé l'équipementier à se réorganiser sur ses métiers les plus rentables. - Le groupe vient de recentrer son organisation sur quatre pôles d'activité, au lieu de onze. - Valeo mise sur l'innovation pour proposer des produits à plus forte valeur ajoutée, de plus en plus demandés par les constructeurs. Ses recherches portent sur quatre domaines : l'aide à la conduite, l'efficacité de la propulsion, l'amélioration du confort et les systèmes de distribution électrique et électronique. - Le moteur de la croissance doit venir des technologies liées à la réduction des émissions de CO[-3]ý, domaine où Valeo compte doubler ses ventes d'ici 2013 à 1 milliard d'euros. - L'équipementier a su s'adapter rapidement en abaissant son point mort, en limitant sa consommation de cash tout en continuant à investir dans la R&D et dans les pays émergents. Les deux tiers des investissements (contre 50% aujourd'hui) vont être consacrés à cette zone. - Le dossier est spéculatif. L'équipementier automobile envisagerait un retrait de la cote, la cession d'une activité stratégique ou la fusion avec un concurrent américain. La direction estime en tout cas que le cours de Bourse "ne reflète pas la valeur réelle de l'entreprise" et cherche une solution stratégique pour y remédier.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible sur le redressement des volumes. - La hausse du coût des matières premières pèse sur les gains de productivité réalisés par le groupe. - Les retombées liées à la réorganisation ne seront pas immédiates. - Valeo reconnaît avoir sous-estimé le potentiel de croissance des marchés émergents à court terme et est donc encore peu présent dans ces zones.

Comment suivre la valeur

- Valeo, équipementier automobile, est tributaire de la bonne santé de l'industrie automobile ainsi que de l'évolution des coûts de matières premières et celle du dollar. - Les objectifs de croissance affichés pour 2013 sont ambitieux. Le groupe vise un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 6% à 7%. - La rumeur sur un virage stratégique de Valeo est partie de New York, où se trouve basé le fonds d'investissement Pardus, actionnaire à hauteur de 20% de Valeo. Or, ce fonds activiste a intérêt à entretenir un attrait spéculatif permettant de revaloriser le titre. Par le passé, Pardus avait milité pour une fusion entre Valeo et l'équipementier américain Visteon, dont il est aussi l'actionnaire de référence.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Moody's a relevé de "stable" à "positive" sa perspective pour les équipementiers automobiles américains. Elle considère que la demande de pièces en Amérique du nord devrait être soutenue. En revanche, l'agence de notation maintient sa perspective négative pour les équipementiers en Europe. Le cabinet AlixPartners estime, lui, que les équipementiers européens sont davantage menacés de faillite que les acteurs américains. Il prédit cette année une amélioration progressive, en prévoyant que seules 25% à 35% des entreprises concernées resteront en difficulté, à la condition que les équipementiers bénéficient d'une croissance de 6% à 7% de leur activité. Cette évolution sera plus facile à obtenir pour les entreprises très présentes dans les pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Les professionnels estiment que la relative bonne tenue du marché automobile européen en 2009 a été largement soutenue par les différents plans de primes à la casse. Ces derniers ont masqué l'ampleur des difficultés financières des sous-traitants, qui dépendent de leurs grands clients constructeurs. FTB/ACT/