La hausse des cours sur le secteur céréalier viendra du transport

19/08/2010 - 11:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - De la même façon que les agriculteurs américains vont profiter des mauvaises récoltes dans le reste du monde, les négociants qui s'occupent des exportations de céréales du pays vont également engranger des profits. Cette manne souligne la rentabilité d'un secteur qui pèse plusieurs milliards de dollars, dirigé par le géant Cargill, qui s'est fait connaître lors de la crise alimentaire de 2007-2008, lorsque les prix des produits agricoles avaient atteint des sommets sans précédent. La hausse des cours des céréales viendra de la réorganisation des routes commerciales, soulignent des analystes. Selon des opérateurs, les exportations américaines pourraient atteindre 5 milliards de boisseaux de maïs, de soja et de blé pour l'année qui court jusqu'à juin 2011, soit plus de 15% par rapport aux 4,3 milliards de boisseaux de la saison 2009-2010, et les plus importantes exportations dans les trente dernières années (si l'on excepte la crise alimentaire de 2007-2008). La société privée Cargill et ses principaux concurrents, notamment Archer Daniels Midland (basé dans l'Illinois), Bunge (basé à New York) et le français Louis Dreyfus, seront les principaux bénéficiaires de la pénurie de céréales, après la sécheresse qui a dévasté les cultures en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan. Les quatre maisons de négoce, désignées par leurs initiales "ABCD", dominent les échanges mondiaux de produits agricoles. Mais d'autres, dont l'opérateur Gavilon, qui compte parmi ses actionnaires Soros Fund Management et Mitsubishi, seraient également en mesure de bénéficier de la situation. Or, sur les marchés des marchés volatils des matières premières, les bénéfices sont généralement beaucoup plus importants en période de crise qu'en période normale. Les actions d'Archer Daniels Midland ont par exemple bondi de 22% depuis début juin. A en croire les spécialistes, le principal moteur de la hausse des cours l'année prochaine ne sera pas la hausse des prix mais plutôt l'effondrement du schéma des routes commerciales pour les céréales. Cependant, les cadres de l'industrie soulignent que certains des bénéfices du transport maritime des céréales seront compensés par les pertes en mer Noire après l'embargo imposé par la Russie. Bunge et Cargill, en particulier, avaient beaucoup investi dans la région avec la construction d'ascenseurs et de terminaux. Par exemple, l'Égypte, premier importateur mondial de blé, se fournit habituellement en Russie et en Europe. Mais maintenant, Le Caire fait venir le blé des États-Unis et envisage même d'acheter en l'Argentine. L'Égypte a déclaré avoir passé une commande auprès de Cargill pour 50.000 tonnes de céréales. AUT/ALO