ACCOR : légère hausse des ventes de Lucien Barrière au T3

20/08/2010 - 10:13 - Option Finance

(AOF) - Le groupe Lucien Barrière a publié un chiffre d'affaires en hausse de 0,5% à 273 millions d'euros au troisième trimestre, clos le 31 juillet. Les ventes ont reculé de 1,1% dans les casinos à 227,1 millions d'euros. En revanche, l'hôtellerie a bondi de 10% à 45,3 millions d'euros. La direction table sur une croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires net de prélèvements d'au moins 5% par an jusqu'en 2013, hors jeux en ligne. Le groupe attend par ailleurs un excédent brut d'exploitation en progression annuelle moyenne à deux chiffres au cours de la période sur la base d'un montant de 115,3 millions d'euros au 31 octobre 2009. Lucien Barrière est détenu à 51% par la famille Desseigne-Barrière et à 49% par le groupe Accor.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique en passant par le haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché. - Accor est désormais un pure player de l'hôtellerie après la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred). Cette opération va permettre de mieux valoriser le groupe, désormais recentré sur des marques comme Sofitel, Novotel, Pullman, Mercure, Ibis ou Etap. - Sa stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée asset right, démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe ne seront plus détenus en pleine propriété, mais gérés en contrat de management ou en franchise, un vrai changement de modèle économique. - Accor bénéficie d'une structure financière solide avec un ratio d'endettement net rapporté aux fonds propres de 50% à fin 2009.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse). - La dégradation des performances du groupe l'an passé reflète l'impact de la crise : c'est le haut et milieu de gamme où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires qui a été le plus touché, ainsi que la chaîne économique Motel 6 aux Etats-Unis. - Le plan " Ariane 2015 " est jugé très ambitieux. Ce programme, qui prévoit la cession de 450 murs d'hôtels sur la période 2010-2013, doit rapporter 2 milliards d'euros et permettre le désendettement complet de l'hôtellerie. La question est de savoir si la conjoncture permettra de tenir ces engagements. - Le nouveau groupe doit convaincre la communauté financière de sa capacité à créer de la valeur.

Comment suivre la valeur

- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne. - Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible. - Bien que déjà opéable, Accor l'est encore davantage après la scission entre l'hôtellerie et les activités de services prépayés. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader avec des marques comme Ibis et Formule 1. - Le plan " Ariane 2015 " vise à faire d'Accor le troisième groupe mondial dans l'hôtellerie. - La cession de 60% de Wagons Lits et la mise en bourse éventuelle de Lucien Barrière permettrait d'atteindre l'objectif d'un endettement zéro en 2011/2012.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc " prudemment optimiste " pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme. FTB/ACT/