CARREFOUR : un groupe thaïlandais s'intéresse à certains actifs

20/08/2010 - 11:29 - Option Finance

(AOF) - Le groupe thaïlandais PTT a annoncé son intention d'acquérir certains actifs du français Carrefour en Thaïlande afin de diversifier ses activités. Ces actifs, dont la nature n'a pas été dévoilée, sont estimés à 600 millions de dollars. " Nous cherchons des opportunités pour compléter nos activités ", a déclaré Tevin Vongvanich, le directeur financier de PTT, dans une interview accordée à Reuters.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, et premier distributeur européen, Carrefour bénéficie de positions dominantes dans son secteur. - Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé), à la tête de Carrefour depuis fin 2008, a imposé au groupe un virage stratégique majeur : recentrage sur la marque Carrefour et politique de prix plus bas et plus constant ; changement radical de management, avec notamment l'arrivée d'un ancien de chez Tesco à la tête de la division française. - Les actionnaires de référence (Groupe Arnault et Colony Capital) depuis mars 2007 exercent une forte pression sur la rentabilité du groupe. - La diversification géographique de Carrefour lui permet de moins pâtir de l'atonie du marché français et de bénéficier de la croissance dans les pays émergents. D'une manière générale, ses activités internationales sont plus dynamique et plus profitables en moyenne que celles des pays matures. A quoi s'ajoute l'effet positif de la forte appréciation des devises par rapport à l'euro. - La potentielle externalisation de valeur des 14 milliards d'euros d'actifs immobiliers au sein de Carrefour Property devrait soutenir le cours de Bourse.

Les points faibles de la valeur

- Les difficultés dans les hypermarchés, du fait du changement des habitudes de consommation en France avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité, restent l'une des principales préoccupations des investisseurs. Le nouveau modèle de croissance pour le 1er pôle du groupe peine à émerger. - Certains analystes doutent de la capacité du groupe à tenir son objectif d'économies de 1 milliard d'euros d'ici à 2012. - Certains experts se demandent également si la stratégie de pratiquer des prix plus bas ne va pas peser sur la solidité financière de Carrefour. - Le retrait de Russie a rendu les investisseurs perplexes. Beaucoup ont considéré cette décision comme étant précipitée et injustifiée. Certains y voient la pression exercée par le fonds activiste Colony Capital, soupçonné de pousser Carrefour à céder massivement des actifs.

Comment suivre la valeur

- L'activité du groupe est étroitement liée au niveau de consommation, elle-même dépendante du moral des ménages et du taux de chômage. - Le groupe doit annoncer en septembre un vaste chantier visant à répondre de manière plus efficace aux attentes de ses clients en France. Il vise à rationaliser son offre dans un contexte toujours plus concurrentiel. - L'ouverture du capital de Carrefour Property, foncière du groupe qui détient 14 milliards d'euros d'actifs est à surveiller. - Les actionnaires Colony et Bernard Arnault (Blue Capital) pourraient encore peser sur la stratégie, après leur rôle supposé dans le retrait de Russie. - Carrefour a finalisé la restructuration de ses activités en Belgique. Il reste toutefois à savoir à savoir si le groupe sera capable de regagner les parts de marché perdues dans ce pays et quel niveau de rentabilité le groupe peut désormais attendre en Belgique.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

La vente de véhicules automobiles constitue un nouveau créneau pour les distributeurs alimentaires, alors que ce secteur était jusqu'à présent jalousement gardé par les concessionnaires. Ainsi Auchan a lancé courant juin un site Internet dédié à la vente de véhicules neufs à prix cassés : auto.auchan.fr. Près d'un millier d'offres sont présentes avec des remises comprises en moyenne entre 17% et 30% sur les prix catalogues des constructeurs. Auchan ne s'est pas associé à un constructeur mais plutôt à un site spécialisé dans la vente de voitures neuves en ligne, auto-ies.com. Le distributeur peut ainsi tirer parti du savoir-faire de son partenaire. Ce dernier bénéficie, lui, de la force de frappe commerciale et de l'image de l'enseigne. Avec cette initiative, c'est la première fois que des voitures sont vendues en permanence sous la bannière d'un grand nom de la distribution alimentaire. L'an passé, Intermarché s'était déjà associé à Ford, mais il s'agissait d'une opération ponctuelle. De plus, les véhicules étaient en réalité commercialisés par les concessionnaires. FTB/ACT/