Les craintes concernant les obligations américaines exagérées

26/08/2010 - 12:15 - Option Finance

(AOF / Funds) - "On a fait grand cas des problèmes d'endettement des États américains. Conséquence : le coût des assurances contre le défaut de ces emprunteurs s'est envolé vers des plus hauts record dans certains États, notamment l'Illinois. Pour des États comme l'Illinois et la Californie, les indices de spreads des CDS, qui mesurent les anticipations de défaut et de remboursement des investisseurs, sont aujourd'hui plus larges que ceux de certaines des économies les plus perturbées de la zone euro. Selon nous, ces comparaisons sont très exagérées", juge Franklin Templeton Investments. "La loi exige de la plupart des États américains qu'ils affichent des bilans équilibrés (...) même si leur situation financière s'est détériorée pendant la récession et que le financement des retraites cause toujours un problème majeur, les États américains sont probablement moins en difficulté que certains émetteurs souverains en Europe. La Californie, par exemple, affiche un déficit 2009 égal à seulement 1,1% de son PIB (un ratio relativement courant pour un État fédéral), et son ratio d'endettement sur PIB est d'environ 10%. Ces chiffres sont à rapprocher de ceux de la Grèce pour 2009 : le déficit atteint 13,6% du PIB et la dette 115% de celui-ci (la Commission européenne estime que ce pourcentage devrait atteindre 125% cette année)", ajoute le gestionnaire. "Le secteur des obligations municipales a été dopé par le programme Build America bonds (BAB), dont la création remonte à 2009 et qui permet aux États et aux municipalités d'émettre de la dette pour des projets d'infrastructure tout en percevant une subvention du gouvernement fédéral. Alors que l'intérêt perçu sur le revenu est imposable pour les investisseurs américains, ces obligations ont pour objectif d'attirer des particuliers et des établissements qui ne sont pas soumis à l'imposition américaine. Non seulement ce programme a renforcé l'attrait des obligations municipales, mais une réduction de l'offre d'obligations défiscalisées a également nettement profité à ce segment du marché." "Même si les coûts de l'emprunt restent faibles en valeur absolue pour les gouvernements locaux grâce aux politiques monétaires accommodantes, à la demande élevée et à la contraction de l'offre, les spreads par rapport aux bons du Trésor se sont élargis car les investisseurs, inquiets, se sont repliés sur les actifs considérés comme les moins risqués. Et pourtant, tout en étant en concurrence avec les obligations d'entreprises et autres produits de spreads, les rendements élevés des BAB attirent des investisseurs européens, asiatiques, mais aussi américains. Leur rang de remboursement par les États n'est pas le moindre de leur attrait. On ne sait pas encore si le programme BAB sera reconduit après la fin de l'année. Si ce n'est pas le cas, la demande s'orientera peut-être à nouveau sur les obligations municipales traditionnelles qui, contrairement aux BAB, sont défiscalisées pour les investisseurs américains. Les obligations municipales se sont montrées bien moins volatiles que les actions, les obligations d'entreprises et d'autres classes d'actifs au plus fort de la crise financière de fin 2008, et leurs défauts ont été moins nombreux." AUT/ALO