Favoriser les obligations d'Etat et les devises émergentes (Crystal)

26/08/2010 - 17:20 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'année 2010 semble en proie à de nombreux doutes. En effet, la crise grecque est venue tempérer l'optimisme des investisseurs. Au-delà de la situation grecque, c'est la solvabilité des Etats qui est en jeu. En effet, pour soutenir l'activité économique suite au choc de 2008, la plupart des gouvernements ont mis en place des plans de relance budgétaire associés à des politiques monétaires accommodantes", juge Crystal Finance. "La soutenabilité de ces politiques est posée notamment en matière de politique budgétaire face à des Etats dont les ratios dette sur PIB vont connaître une forte hausse dans les années à venir. Bien que le poids de l'économie grecque dans la zone Euro soit faible (autour de 2% du PIB de la zone euro), l'impact de la crise a été majeur. Il a même dépassé la seule zone euro et a eu des répercussions mondiales. Aujourd'hui, ce sont les pays les plus fragiles qui payent ces politiques de relance. Après avoir maquillé ses comptes d'une part et faisant face à une évasion fiscale importante d'autre part, la Grèce est évidemment en première ligne", ajoute le gestionnaire. "Cependant, rien aujourd'hui ne nous conduit à envisager une récession dans les pays développés. A ce stade, les chiffres témoignent seulement d'un rythme moins soutenu. Le risque d'inflation dans les pays développés n'est pas significatif aujourd'hui malgré les politiques monétaires et notamment le quantitative easing qui est une monétisation de la dette. Bien que ce ne soit pas inéluctable, ces facteurs sont susceptibles de générer à long terme des pressions inflationnistes." "Dans cet environnement incertain, c'est d'abord l'anxiété des investisseurs plutôt que les fondamentaux qui dicte l'évolution des marchés. On assiste alors à l'émergence de valeurs refuges qui sont achetées d'abord pour leur capacité à s'apprécier dans les phases de marchés difficiles mais aussi d'autres actifs risqués qui baissent indépendamment de leur potentiel de performance à moyen terme. Dans le mouvement récent, les emprunts d'État allemand et américain notamment ont été des valeurs refuges. Nous ne souhaitons pas toutefois nous exposer à ces marchés dont le risque nous parait à moyen terme assez mal rémunéré vu les niveaux des taux longs." "Simultanément, l'or a connu lui aussi un fort engouement. Si à court terme, nous sommes prudents sur son évolution, à moyen terme, il offre la propriété intéressante d'offrir une protection contre une accélération de l'inflation qui comme on l'a dit est envisageable sans toutefois être inéluctable. Au sein des marchés obligataires et notamment ceux de la dette privée, l'environnement demeure favorable. En effet, une croissance modérée sans pour autant sombrer dans la récession, des entreprises en bonne santé, une absence de pression inflationniste et des valorisations qui demeurent historiquement attractives sont autant d'éléments favorisant la dette privée aussi bien par rapport aux placements monétaires, aux emprunts d'État ainsi qu'aux actions." "Sur les marchés actions, la volatilité reste de mise et une gestion flexible de l'exposition aux actions demeurent sans doute une stratégie adaptée. Il est cependant nécessaire d'allier cette flexibilité à une plus grande diversification tant sur le plan géographique et thématique. Aujourd'hui les grandes capitalisations, par exemple, nous paraissent attractives. Sur les marchés des devises, la visibilité est réduite entre les devises des pays développés. En revanche, nous pensons que les devises émergentes doivent s'apprécier par rapport à celles des pays développés en raison, entre autres, d'une croissance plus soutenue dans ces pays", conclut le gestionnaire. AUT/ALO