LAGARDERE relève ses objectifs 2010

26/08/2010 - 18:09 - Option Finance

(AOF) - Lagardère anticipe un résultat opérationnel courant des activités médias pour 2010 qui devrait s'améliorer sensiblement par rapport aux objectifs fixés en mars, passant de l'ordre de - 10% à - 5% environ. Au premier semestre, le groupe a réalisé un résultat net part du groupe ajusté, c'est-à-dire hors contribution EADS et déléments non récurrents, de 97 millions d'euros, en progression de 20%. Le résultat opérationnel courant des activités médias s'est élevé à 183 millions d'euros, en hausse de 0,6%. Le chiffre d'affaires a lui reculé de 2,7% à données comparables à 3,716 milliards d'euros. Le consensus Reuters s'élève à 174 millions d'euros pour le résultat opérationnel courant des activités médias et à 3,703 milliards d'euros (-0,4%) pour le chiffre d'affaires. Commentant cette publication, le gérant commandité Arnaud Lagardère a déclaré : " Nos résultats sur les trois derniers mois confirment la reprise du marché publicitaire constatée au premier trimestre ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille d'activités équilibré dans les médias, avec des activités cycliques (presse et audiovisuel), qui dépendent des revenus publicitaires, et des métiers contra-cycliques, tels que la distribution et les livres, qui résistent mieux en cas de retournement conjoncturel. - C'est le résultat du recentrage initié en 1998 qui a fait de Lagardère un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100%, à comparer au conglomérat sans synergies entre les différents métiers exercés à l'époque. - La solidité de la structure financière du groupe a été encore renforcée en 2009 avec un ratio de dette financière nette sur fonds propres qui est passé en un an de 58,9% à 44,7%.

Les points faibles de la valeur

- Le statut de commandite par actions de la société empêche toute tentative d'OPA qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre. Ce statut est remis en cause par l'homme d'affaires franco-américain Guy Wyser-Pratte, qui a récemment acquis 0,53% du capital de Lagardère à travers son fonds activiste. - Plus généralement, le bras de fer entre Guy Wyser-Pratte et la direction, qu'il accuse de mauvaise gestion, rend la valeur volatile. - La participation demeurant dans EADS brouille l'image du groupe et induit une décote du titre. - L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques. - De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une chute de leurs recettes publicitaires. - La branche sports ne tient pas les promesses de croissance espérées depuis sa création, en 2007. Elle est réorganisée avec pour objectif d'en faire le leader mondial du sport d'ici cinq ans. Les retombées sont donc lointaines.

Comment suivre la valeur

- Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité. - L'activité presse est non seulement sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base. - Le groupe doit achever son recentrage en cédant les participations minoritaires (Canal+, EADS, Marie Claire, Amaury, Le Monde...). - Lagardère a d'ailleurs engagé le processus d'introduction en Bourse de sa participation de 20% dans Canal+, valorisée 1,5 milliard d'euros dans les comptes du groupe. Mais Lagardère ne peut introduire Canal+ en Bourse qu'entre le 15 mars et le 15 avril de chaque année, conformément au pacte d'actionnaires conclu avec Vivendi en 2007. La proposition de Lagardère est plutôt perçue comme une tactique pour relancer les négociations avec Vivendi. - A suivre, le développement du livre numérique.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Tous les intervenants soulignent le manque de visibilité pour la fin de l'année 2010. Ils sont toutefois certains que le retour aux niveaux de revenus publicitaires de 2008, année précédant la crise, ne sera pas pour 2010. Il leur faudra attendre au moins deux à trois ans. D'après une étude de l'OCDE, portant sur la situation des médias dans le monde, le principal défi pour la presse est de parvenir à s'adapter à l'essor d'Internet. Selon l'organisation, les nouveaux médias engendrent des changements de consommation, particulièrement pour les jeunes lecteurs. Ces deux dernières années, 20 pays sur les 31 étudiés par l'OCDE ont ainsi subi un déclin de leur lectorat. Les Etats-Unis sont le plus durement touchés par cette érosion avec un nombre de lecteurs qui a chuté de 30% entre 2007 et 2009. Sur le plan économique, les recettes générées par Internet ne compenseraient pas encore les pertes liées à la crise. La part de la publicité sur Internet dans les revenus des journaux n'était que de 4% en 2009. Toutefois elle a fortement progressé : aux Etats-Unis, elle est ainsi passée de 2,6% en 2003 à 8,2% en 2008. FTB/ACT/