Scénario de reprise molle, les oblig. souveraines restent attractives

27/08/2010 - 10:26 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le scénario de croissance et d'inflation pour les deux prochaines années ne milite pas pour des taux beaucoup plus élevés ou des courbes plus pentues qu'actuellement. Au contraire, la croissance américaine devrait ainsi être de 2,6% cette année avec un ralentissement donc en S2 2010 et de 1,8% seulement en 2011 alors que l'Europe connaîtrait un rebond de 1,3% cette année et de 0,8% l'année prochaine. La zone euro comme les Etats-Unis pourraient ainsi évoluer dans un scénario à la japonaise de taux durablement bas dans un contexte macro flirtant avec l'équilibre déflationniste", juge Natixis. "L'inflation ralentirait ainsi de 1,3 à 0,45% seulement aux US en 2011 et évoluerait autour de 1,4% cette année et l'année prochaine en Europe. Rien de reluisant mais il ne s'agit pas en tout cas, pour ce qui est du scénario le plus probable, d'un double dip avec le retour en récession. Cela ne milite pas non plus alors pour des taux allant beaucoup plus bas. Si les plus bas (2,15% pour le Bund 10 ans ou 2,66% pour le 30 ans) devraient être cassés à la baisse avec sans doute un Bund pouvant flirter avec les 2% et un 30 ans avec les 2,5% les taux devraient remonter par la suite raisonnablement dans les prochains mois." "En l'absence de hausse de taux avant 2013, pas avant le premier trimestre de part et d'autre de l'Atlantique, la courbe n'a pas de raison de se repentifier pour le moment. Les taux courts sont déjà bas et n'ont pas raison de monter (et encore moins de baisser avec un taux 2 ans en Europe déjà largement sous le taux repo qui ne bougera pas). A l'inverse, les taux longs offrent des rendements certes à des niveaux records mais qui pourraient encore baisser." "Pour un investisseur, un scénario de reprise molle, sans inflation avec toujours de l'aversion au risque et peu d'alternatives sans trop de risque pour allouer ses liquidités, les obligations souveraines restent attractives faute de mieux. Le marché pourrait continuer à payer encore un peu plus cher les titres les mieux notés. Dans ce contexte, la courbe des taux pourrait s'aplatir encore d'une vingtaine de points de base sur le 2-10 et d'une dizaine sur le 10-30." "La courbe Euribor s'est aplatie dernièrement sous l'effet d'un regain de tensions sur les pays périphériques. Le nouveau downgrading de l'Irlande par S&P à AA- conjugué aux difficultés des banques espagnoles, portugaises et grecques à se refinancer sur le marché interbancaire contribuent à entretenir la défiance vis-à-vis de la zone euro." "Bien que les enquêtes d'activité restent encore bien orientées notamment en Allemagne, la probabilité est donc grande que la BCE maintienne ses taux directeurs durablement inchangés. De notre côté, nous sommes particulièrement négatifs sur la croissance européenne qui devrait fléchir nettement en 2011 sous l'effet des plans d'austérité. Dans un tel contexte, nous pensons que la BCE maintiendra ses taux directeurs jusqu'au début de l'année 2013. Aussi, la courbe Euribor devrait continuer à s'aplatir au fur et à mesure que le marché prendra acte de la faiblesse de la croissance européenne et surtout de la persistance des difficultés du secteur bancaire des pays périphériques. Aussi, le spread Euribor Dec10/Dec11 devrait s'aplatir davantage vers un niveau de zéro", anticipe Natixis. AUT/ALO