Sous-pondération des actions pays développés, neutre sur les émergentes

27/08/2010 - 11:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Des chiffres économiques décevants, principalement en provenance États-Unis, ont dicté l'évolution des marchés d'actions et d'obligations. Les places boursières ont terminé dans le rouge, pendant que les rendements obligataires essuyaient une chute plus prononcée. Des nouvelles du front des fusions et acquisitions ont soutenu les actions dans un premier temps, mais la faiblesse des ventes de logements aux États-Unis a ensuite lourdement plombé les marchés. Nous sommes donc passés à une sous-pondération des actions développées", affirme BNP-Paribas IP. "En général, nous tablons sur un net ralentissement de la croissance du PIB des pays développés au second semestre, en particulier aux États-Unis. Nous nous attendons également à une baisse des révisions à la hausse des résultats d'entreprises aux prochains trimestres. Les sources structurelles du pessimisme ne manquent pas : citons notamment la mauvaise santé des finances publiques de nombreux pays développés et le désendettement qui se poursuit dans le secteur privé. Les actions émergentes pourraient devancer les actions développées mais leur corrélation avec les marchés américain et européen, le ralentissement économique presque généralisé à l'échelle mondiale et la hausse de taux dans plusieurs pays émergents ne laissent pas de place à l'euphorie à court terme. Nous avons par conséquent ramené notre exposition de surpondérée à neutre", ajoute le gestionnaire. "Nous sommes également neutres à l'égard des obligations d'État en raison de leur valorisation élevée. Nous avons réduit notre surpondération sur les obligations d'entreprises (principalement le haut rendement) afin de nous aligner sur un marché plus réticent au risque. Toutefois, cette classe d'actifs devrait relativement bien résister dans notre scénario de croissance molle. Concernant les matières premières, nous privilégions l'or et restons neutres sur le pétrole brut et les métaux de base." "Le double creux sur le marché du logement américain est à présent indéniable : les ventes de logements existants ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1995. L'expiration des crédits d'impôts pour les acheteurs a pesé lourd dans la balance ; ce recul était donc attendu. Étant donné que les banques ont assoupli leurs conditions de prêts hypothécaires traditionnels, que les ventes de logements en cours ont à peine reculé et que les prix se maintiennent, nous pensons que ce creux ne sera que temporaire. Ceci dit, le parc de maisons invendues est encore important." "La faiblesse du marché du logement devrait saper la confiance des consommateurs et décourager la mobilité des travailleurs, un facteur clé qui a toujours soutenu l'économie américaine. Cette mobilité plus limitée du travail, combinée à un chômage tenace qui nuit aux aptitudes des travailleurs, pourrait réduire la croissance de la productivité et, par la même occasion, la croissance tendancielle." "En zone euro, l'indice des directeurs d'achats pour le secteur manufacturier a enregistré son repli mensuel le plus marqué depuis décembre 2008. Il semble que la croissance en zone euro atteindra son paroxysme au troisième trimestre. L'Allemagne pourrait conserver son rôle de locomotive : l'indice Ifo signale une croissance du PIB en rythme annuel de 4,3 %. Un chiffre qui ne sera pas atteint aisément. Les importations américaines ralentiront probablement, tout comme le taux de croissance du secteur de la construction en Allemagne. Les perspectives à court terme n'en demeurent pas moins encourageantes." "En Chine, l'indicateur avancé signale un nouveau ralentissement de la croissance après les 11,9% et 10,3% enregistrés respectivement aux premier et deuxième trimestres, des rythmes de croissance qui laissaient présager une surchauffe. Ce ralentissement ne devrait pas être perçu négativement : les analystes tablent sur une croissance annuelle fort honorable de 9,8% dans un futur proche. Soit bien au-delà de l'objectif minimal de 8% que se sont fixé les autorités chinoises. Au Japon, après avoir accéléré plus tôt dans l'année, la croissance des exportations et des importations a ralenti, reflétant une économie intérieure anémique, le coup de frein soudain de l'économie américaine et la modération de la croissance chinoise. Le yen a atteint son plus haut depuis 1995, sous l'indifférence de la Banque du Japon." AUT/ALO