MAUREL & PROM : perte opérationnelle de 48,1 millions au premier semestre

27/08/2010 - 18:37 - Option Finance

(AOF) - Maurel & Prom a réalisé au premier semestre un résultat net de 51 millions d'euros, contre 2 millions un an plus tôt à la faveur d'un résultat financier de 104 millions d'euros lié à des gains de change. Le résultat opérationnel accuse en revanche une perte de 41,8 millions contre +5,9 millions un an plus tôt. Cette perte s'explique par un montant de 75,4 millions d'euros de coûts d'exploration passés en charge. Ce montant "reflète les résultats contrastés du groupe en la matière au premier semestre", a commenté la compagnie pétrolière. Les 
récents 
développements 
au 
Gabon 
(mise 
en 
évidence 
du 
Kissenda 
et 
montée 
en 
puissance
 de 
la
 production),
 associés
 à 
l'entrée
 dans 
le
 périmètre
 du 
Nigéria
 vont 
permettre 
au
 groupe
 d'accroitre
 significativement
 sa
 production
 et
 ses 
réserves
 dans 
les
 prochains 
mois, a précisé Maurel & Prom. 
 Et d'ajouter : "la 
fin
 de 
l'exercice
 2010
 verra
 une
 diminution
 progressive 
des 
efforts
 d'exploration
 à
 haut
 risque
 au 
profit
 des 
opérations d'appréciation-delinéation et 
de
 développement".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables). - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier. La production de ses gisements gabonais devrait monter en puissance. Le potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, a été confirmé au premier trimestre 2010. La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) devrait être créatrice de valeur dans la stratégie de Maurel & Prom. - Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d'administration, n'a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court / moyen terme, et qu'une fusion a même été à l'étude l'été 2009.

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations. La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours. Les résultats de puits d'exploration en Colombie sont toujours attendus. Ceux pour la Tanzanie ont déçu. L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques géopolitiques.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux "majors", les "juniors" ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur. Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'OCDE va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe. FTB/ACT/