La corrélation entre le brut et les actions russes pourrait diminuer

30/08/2010 - 10:52 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La croissance du PIB russe devrait s'établir autour de 5% d'ici la fin de l'année", estime Douglas Helfer gérant du fonds HSBC GIF Russia Equity, ajoutant que l'alimentation représentant près de 40% de l'indice IPC en Russie, certaines pressions inflationnistes pourraient apparaître après la sécheresse de cet été. "En période de stabilité des cours du pétrole, la corrélation avec les actions russes tend à diminuer. Ce scénario devrait se vérifier à mesure de la normalisation de la volatilité des marchés financiers internationaux et de l'appétit pour le risque." "Le cours du pétrole et celui des actions russes sont parfois corrélés. Cette corrélation est dans un certain sens logique, dans la mesure où les exportations de pétrole représentent environ 12% du PIB russe. De plus, les entreprises pétrolières et gazières dominent le marché d'actions russe et leurs bénéfices sont largement conditionnés par les cours mondiaux du pétrole. Historiquement, la corrélation entre le cours des actions russes et le cours du pétrole est réduite. Or, elle a fortement augmenté au cours des 12 à18 derniers mois. Cela s'explique notamment par la hausse de la corrélation de nombreux actifs risqués, et pas uniquement les actions russes et le pétrole." "Certains jours, l'activité est dominée par les investisseurs locaux, d'autres jours, par les investisseurs étrangers. Pendant l'été généralement, les transactions des investisseurs locaux chutent sensiblement en raison du départ en vacances des Russes. L'année 2010 n'a pas fait exception. Le volume total de transactions sur le marché d'action russe, à savoir les afflux de capitaux nationaux et internationaux, dépasse aujourd'hui les 5 milliards de dollars par jour. Le nombre d'investisseurs augmente de plus en plus en Russie, tout en continuant d'être dominé par la clientèle privée fortunée plutôt que par les fonds de pension ou les fonds de placement. Ces derniers se situent à leur stade initial de développement et ne représentent pas un pourcentage très élevé du marché." "Ces jours-ci, la plupart des investisseurs étrangers sont des fonds émergents internationaux ou des fonds investis exclusivement en Russie. Les fonds d'actions internationaux, les fonds internationaux investis dans l'énergie, et de nombreux hedge funds internationaux actifs, sont aujourd'hui largement absents du marché russe. Leur retour serait considéré comme un facteur de soutien des marchés d'actions." "En Russie, les indicateurs de croissance continuent d'être bien orientés. A titre d'exemple, les prêts ont progresséde 2% en juillet en variation mensuelle pour le second mois consécutif, après plusieurs mois de croissance négative ou nulle. D'après nous, la demande nationale de prêts pourrait afficher une croissance annualisée de 15% d'ici la fin de l'année. Les ventes au détail et les investissements ont progressé de 7% en juillet en variation annuelle, et les ventes d'automobiles ont enregistré une hausse exceptionnelle de 48%, en comparaison, cependant, à un niveau très faible l'an dernier. Nous restons très optimistes vis-à-vis de la croissance intérieure. La croissance du PIB devrait s'établir autour de 5% d'ici la fin de l'année." "L'inflation a été modérée ces derniers mois, pour s'établir à des points bas historiques depuis la fin de l'Union Soviétique. Dans ce contexte, les taux d'intérêt ont continué de chuter. Ils s'établissent actuellement à 7,75%, et la dernière lecture de l'indice des prix à la consommation (IPC) était légèrement inférieure à 6%, ce qui laisse sans doute place à de nouvelles baisses. En revanche, la banque centrale russe a maintenu ses taux d'intérêt inchangés ce mois-ci, essentiellement en raison des sécheresses et des mauvaises récoltes actuelles de céréales. L'alimentation représente près de 40% de l'indice IPC en Russie, de sorte que certaines pressions inflationnistes pourraient apparaître plus tard dans l'année. Il semble raisonnable de supposer qu'à ce stade, les taux d'intérêt resteront inchangés." "Les récents projets de privatisation sont la prochaine étape naturelle d'un processus initié il y a 15 ans. La plupart des projets actuels concernent des entreprises déjà cotées en bourse. Ils consistent à réduire la participation de l'Etat à un niveau inférieur aux niveaux actuels, plutôt que de transformer une entreprise publique en entreprise privée. S'agissant du contrôle de l'Etat russe, je pense que le gouvernement n'a pas besoin d'être actionnaire majoritaire pour exercer un contrôle sur les décisions clés dans les secteurs jugés d'importance stratégique, à l'image de l'énergie et de la banque." "D'autre part, la diminution de la participation de l'Etat dans ces entreprises pourrait réduire la bureaucratie et accroître l'efficacité, donc nous considérons cette évolution positive. En outre, sur le plan macroéconomique, les privatisations pourraient être un facteur positif, car l'État accroîtra ses revenus et diminuera son déficit budgétaire. Beaucoup d'observateurs considèrent que Sberbank, dont une seule action est mise à la disposition des investisseurs, sera la première des entreprises privatisées. Si le gouvernement procède à une diminution de sa participation dans la banque, il optera pour une émission de GDR (Global DepositaryReceipt) à Londres, ce qui accroîtrait le nombre d'investisseurs pour l'entreprise. Cette décision aurait selon nous des effets positifs." "La récente vague de chaleur est une source d'inquiétudes. Des centaines de personnes ont péri dans les incendies provoqués par la canicule et de nombreuses personnes ont été déplacées. Cependant les autorités ont réagi rapidement afin de limiter les dommages. Sur le plan social, cet événement ne devrait pas être un désastre. Par précaution, les autorités russes ont décrété l'embargo sur les nouvelles exportations de céréales cette année. D'après les estimations officielles, la production totale devrait s'établir entre 70 et 75 millions de tonnes. La consommation intérieure n'est que de 65 millions de tonnes, et les stocks russes s'élèvent à environ 20 millions de tonnes, ce qui représente un filet de sécurité en cas de détérioration de la situation." AUT/ALO