AEROPORTS DE PARIS : hausse des résultats semestriels

31/08/2010 - 09:55 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a réalisé au premier semestre 2010 un résultat net en hausse de 8,2% à 137,7 millions d'euros malgré la perturbation du trafic au mois d'avril liée par l'éruption du volcan islandais Eyjaföll. L'Ebitda du gestionnaire des aéroports d'Ile de France (Rossy et Orly) a progressé de 2,1% à 432,3 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a augmenté de 2,1% à 432,3 millions d'euros. La baisse de 2,1% du trafic passager a été en grande partie compensée par l'augmentation du chiffre d'affaires par passager réalisé dans les boutiques en zone réservée. Sur la base d'une hypothèse d'un trafic du même ordre de grandeur en 2010 qu'en 2009, Aéroports de Paris maintient son anticipation d'un chiffre d'affaires 2010 en légère croissance par rapport à 2009. Compte tenu de la performance réalisée au premier semestre 2010, Aéroports de Paris revoit son anticipation d'Ebitda à la hausse et table désormais sur un Ebitda 2010 en légère progression par rapport à 2009. Aéroports de Paris a signé avec l'Etat le nouveau contrat de régulation économique portant sur la période 2011-2015. Dans ce cadre, le groupe a prévu un programme d'investissements de 2,4 milliards d'euros et accepté un plafond d'évolution tarifaire modéré (1,38 % par an en moyenne au-delà de l'inflation), accompagné d'une clause d'ajustement pour compenser en partie les écarts constatés sur le trafic.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

ADP bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance) le plus puissant en Europe. ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe. - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam.

Les points faibles de la valeur

- La reprise du trafic aérien reste dépendante de la conjoncture économique. Le trafic est également dépendant des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010. Certains analystes estiment qu'un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant pourrait limiter la marge de manoeuvre d'ADP pour profiter pleinement de la reprise. Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle). - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

-La valeur jouit d'un statut défensif dans le secteur - Premier actionnaire d'ADP, L'Etat français n'a pas vocation à maintenir en l'état sa participation. Il pourrait avoir besoin d'argent frais pour réduire le poids de la dette publique. Vinci (3,3 % du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital. - L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes. L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre. La modification du périmètre de régulation se profile pour 2011 et devrait permettre de revaloriser sensiblement l'Immobilier de diversification et les activités commerciales du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009. FTB/ACT/