EIFFAGE : qui va remplacer Albert Frère au capital ?

11/12/2006 - 15:22 - Option Finance

(AOF) - Selon le journal "La Tribune", suite à la vente de 6,1% du capital d'Eiffage par Albert Frère, plusieurs sociétés seraient intéressées par les titres du groupe de BTP. La Caisse des Dépôts et Consignations pourrait prendre 1,5% du capital en plus des 5% qu'elle possédait déjà. Groupama pourrait devenir actionnaire à hauteur de 2% et Natixis pour 0,5%. Pour compléter l'achat, "La Tribune" évoque la création, par les gestionnaires d'Eiffage, d'une société baptisée Eiffaime qui prendrait 2% du capital. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

EIFFAGE se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, le consortium composé d'Eiffage et Macquarie a été choisi pour le rachat de la part de 70,2 % de l'Etat dans APRR, pour un prix de 61 euros par action. Cette opération a permis à Eiffage de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent. Les concessions représentent ainsi 88% de l'actif immobilisé net du groupe Eiffage sur une base pro-forma 2004. Le chiffre d'affaires consolidé d'Eiffage 2004 pro-forma s'élève à 9,3 milliards d'euros dont 17% dans les concessions, son résultat d'exploitation consolidé 2004 pro-forma à 951 millions d'euros dont 68% dans les concessions. Début février 2006, Eiffage a annoncé la cession de son activité de parkings (170.000 places de stationnement gérées) pour financer l'opération APRR.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - La sortie totale de BNP Paribas du capital d'Eiffage en mars 2005 a permis un élargissement du flottant du titre qui dépasse maintenant les 70% ; ce qui rend Eiffage théoriquement opéable. - A moyen-long terme, le groupe pourrait bénéficier des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking permettra à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenriats publics privés).

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - La cession éventuelle des 17 % dans la société d'autoroutes Cofiroute pourrait s'avérer délicate.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents. - Le groupe Eiffage s'intéresse à la firme de génie électrique Amec Spie (environ 3 MdEUR de chiffre d'affaires).