Russie : privilégier l'énergie et les bancaires (HSBC Global AM)

01/10/2010 - 12:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous adoptons une approche axée sur le rendement au sein du marché d'actions russe. Nous accordons une importance toute particulière aux valorisations tant sectorielles qu'individuelles, que nous plaçons au coeur de notre approche. L'un des secteurs que nous privilégions en raison de ses valorisations est celui de l'énergie, particulièrement le secteur pétrolier que gazier. Si l'on regarde les PER, les sociétés pétrolières présentes dans le fonds s'échangent 5 à 7 fois leurs bénéfices de 2011, soit un niveau inférieur ou égal à leur valeur comptable actuelle", note Douglas Helfer. "Ces entreprises affichent un rendement du capital de 15 à 19%. Gazprom, entreprise qui n'a pas eu la faveur de nombreux investisseurs ces derniers temps, offre encore plus de valeur. Elle s'échange à moins de 4 fois ses bénéfices 2011, soit une décote de 40% par rapport à sa valeur comptable, avec un retour sur fonds propres d'environ 15%. Il faut reconnaître que l'actualité du secteur et du groupe Gazprom a été négative ces derniers mois. Or même après avoir totalement intégré cette actualité à notre valorisation, l'entreprise nous semble offrir actuellement une valeur ajoutée exceptionnelle", ajoute le gérant du fonds HSBC GIF Russia Equity. "Nous adoptons une approche constructive vis-à-vis de la reprise de l'économie russe. Il existe plusieurs manières de se positionner sur ce thème. Au sein du secteur bancaire, des signes évidents de reprise apparaissent actuellement après deux années de hausse des prêts improductifs et de faible demande de crédit. Les prêts improductifs de nombreuses banques ont atteint un point haut et ils ont généralement été bien provisionnés, de sorte que les bilans des banques sont plutôt sains. Nous avons assisté à plusieurs mois de hausse de la demande de crédit, laquelle devrait continuer a progresser d'ici la fin de l'année à un rythme supérieur de 10%. Les bénéfices des banques devraient également profiter des reprises sur les provisions passées ces derniers mois. En termes de valorisation, la principale surpondération du secteur bancaire porte sur Sberbank. La banque semble très attractive, s'échangeant à 1,6 fois sa valeur comptable 2011. L'entreprise enregistre un retour sur fonds propre supérieur à 20%, niveau qui semble durable." "Nous privilégions également les opérateurs de téléphonie mobile, un secteur qui permet de profiter delà hausse du revenu disponible du consommateur russe. Nous constatons un accroissement de l'utilisation et une consolidation des tarifs. En Russie et ailleurs, le moteur de la croissance de ce secteur est véritablement la demande de données, qui ressort à un niveau très soutenu. Les opérateurs de téléphonie mobile s'échangent environ 7 fois leurs bénéfices de 2011. Sur la base des ratios cours/valeur comptable et retour sur fonds propres, ils comptent parmi les moins onéreux de l'univers des marchés émergents internationaux." "Les principaux secteurs de croissance à long terme affichent de faibles taux de pénétration par rapport à leur étape de développement. Parmi eux figurent tous les segments de la distribution ; de la distribution alimentaire aux ventes de téléviseurs. Le taux de pénétration du secteur bancaire est également très faible. Le ratio entre le total des crédits hypothécaires et le PIB est seulement d'environ 3% en Russie, alors qu'il est plutôt de 15% en Pologne et qu'il dépasse les 50 ou 60% au sein de marchés développés comme l'Espagne ou la Hollande. Le taux de pénétration est faible dans beaucoup d'autres secteurs, notamment l'assurance ou les connexions à large bande. En Russie, environ 42% de la population dispose d'un accès à Internet, contre environ 90% dans les pays européens développés. La pénétration de la large bande met du temps à décoller en Russie, et ce segment continue d'offrir un potentiel de croissance très soutenue à moyen et long terme. Parmi les autres secteurs à faibles taux de pénétration figurent l'immobilier, le transport et la logistique." "Après la crise financière de l'année 2008 et la lente reprise de la Russie par rapport aux pays tels que la Chine, l'Inde et le Brésil, certains ont déclaré que la Russie n'appartenait plus à ce groupe de grands marchés émergents à la croissance dynamique. Je pense que la Russie accuse un retard dans certains domaines, qu'elle est au niveau dans d'autres domaines et qu'elle est mieux positionnée que le reste de l'univers BRIC dans d'autres. La Russie accuse ainsi un retard en matière de gouvernance d'entreprise et d'environnement réglementaire. A terme, nous pensons que la stabilité et la modernisation réduiront l'importance de ces facteurs négatifs. Le président Medvedev a fait de la lutte contre la corruption et du renforcement des tribunaux et du système judiciaire l'une de ses priorités. Nous espérons que des améliorations seront apportées dans ces domaines. La Russie est au niveau des autres pays BRIC en termes de taille de marché, de transparence, d'infrastructure générale, de santé générale de sa population et de son niveau de criminalité." "Dans une perspective d'investissement de long terme, la Russie tire mieux son épingle du jeu que les 3 autres pays dans certains domaines, notamment son vivier de matières premières. En outre, les niveaux d'éducation y sont très satisfaisants, son taux d'alphabétisation compte parmi les plus élevés du monde, pays développés inclus. En matière d'innovation, la Russie est mieux classée que les autres pays BRIC sur la base des paiements de redevances, des brevets et des articles de journaux. En outre, la Russie dispose d'une classe moyenne nettement plus nombreuse que celle des trois autres pays BRIC. La qualité des fondamentaux macroéconomiques est une autre variable essentielle. La Russie dispose notamment des troisièmes réserves de change les plus élevées au monde. Par ailleurs, son ratio dette souveraine totale sur PIB compte parmi les plus faibles de la planète. Dans ce contexte, la Russie mérite tout à fait sa place parmi les économies BRIC." Estimant que les principaux moteurs de la croissance du PIB russe sont tous orientés favorablement à moyen et long terme, le gestionnaire affirme : "Nous sommes intimement convaincus que le haut de cycle actuel des matières premières va perdurer pendant longtemps. Selon nous, les cours du pétrole et des autres principales matières premières seront stimulés par les taux de croissance élevés en Asie, particulièrement en Chine, un facteur positif pour les exportations russes. Le second moteur clé de croissance du PIB est l'investissement dans les actifs immobilisés, qui a enregistré une croissance à deux chiffres pendant près de 5 ans avant la crise de 2008." "Dès le début de la crise, les entreprises ont interrompu leurs dépenses. Des signes évidents de hausse des investissements du secteur privé apparaissent aujourd'hui. Toutes les entreprises que nous rencontrons en vue d'investir nous déclarent qu'elles augmentent leurs projets de dépenses en investissement cette année et l'année prochaine. Les projets de dépenses en infrastructures publiques progressent sensiblement à la faveur des plans de relance menés pendant la crise. Plusieurs autres évènements stimulent les projets d'infrastructures, notamment les Jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sochi. Nous assistons également à des signes forts de reprise de la consommation, qui devrait être un moteur clé de croissance cette année et les prochaines années. Ces trois moteurs clés de la croissance du PIB-exportations, investissements dans les actifs immobilisés et consommation - devraient contribuer à une croissance élevée du PIB à moyen terme." AUT/ALO