Cholet-Dupont privilégie les secteurs à bonne visibilité à moyen terme

05/10/2010 - 15:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Sur un mois, les analystes ont encore révisé en hausse leurs estimations de résultats pour 2010 mais cette tendance s'essouffle. De plus les estimations pour 2011 commencent à être révisées en baisse. Ce mouvement qui parait défavorable, ne doit pas faire oublier que les marges des entreprises sont très confortables de même que la progression de 15% des résultats attendue pour 2011. Il est vraisemblable que cette estimation soit encore réduite. Ceci serait très cohérent avec les dernières révisions de la croissance économique", juge Cholet-Dupont. "Mais heureusement, les marchés ont déjà anticipé et intégré ces évolutions depuis plusieurs mois. En Europe, les plus fortes révisions à la hausse des bénéfices 2010 et 2011 ont concerné l'automobile, la chimie, les banques et les biens et services industriels. A l'exception des banques, ceci a permis à ces secteurs de bien performer. Tous les autres secteurs ont été révisés en baisse, essentiellement sur 2011, et les secteurs cycliques ont été très touchés (produits de base, construction, pétrole, tourisme-loisirs, médias) Ceci ne les a pas empêché de rebondir fortement. Là aussi, les marchés avaient anticipé", ajoute le gestionnaire. "Avec la hausse du mois de septembre, presque tous les secteurs sont dorénavant bien orientés. La technologie, l'énergie, les services publics et le secteur matériaux/constructions semblent tenter une sortie de leurs tendances baissières. Nous ne modifions nos recommandations sectorielles à moyen terme, où les secteurs à bonne visibilité sont privilégiés (alimentation, boissons, consommation, industrie, distribution, media, santé, télécommunications)." "Mais à plus court terme, de nombreuses valeurs de ces secteurs ont déjà très bien performé. Par ailleurs, l'amélioration relative des perspectives économiques, notamment en Chine, devrait favoriser des secteurs plus cycliques et présents dans les pays émergents. Nous avons donc abaissé les notes court terme à neutre de l'agroalimentaire, de la santé, de la distribution et du tourisme/loisirs. Nous relevons à positif l'automobile, l'industrie, la chimie, la technologie et les télécommunications. Nous remontons à neutre les secteurs produits de base, construction/matériaux." "Les indices MSCI exprimés en euro ont presque tous progressé, à l'exception du Japon et de la Russie. En fait, en devises locales, toutes les Bourses ont sensiblement progressé, mais l'appréciation de l'euro (plus de 7% par rapport au dollar, au yen ou au rouble, par exemple) a limité les gains pour un investisseur européen. Cette hausse témoigne d'un retour de confiance généralisé après quelques mois d'incertitude sur la durée et l'ampleur du ralentissement de la croissance mondiale." "En Europe, le style value sous performe à nouveau le style growth, son rebond n'aura donc duré qu'un mois. La sous-performance des financières, des services publics et des télécommunications en reste la principale explication. Par ailleurs, la sur-performance des valeurs européennes moyennes et petites a repris, en partie à cause de la quasi absence de valeurs des secteurs susnommés dans ce compartiment." "Les matières premières ont fortement progressé : l'indice CRB de 8%, les produits agricoles de 7%, les produits de base industriels de 13%, le baril de pétrole de 11% et l'or de 5%. Ces mouvements reflètent la fin de la modération de la croissance chinoise mais aussi le nouvel accès de faiblesse du dollar. L'appréciation de l'euro qui en découle pourrait rapidement devenir contre productive pour les exportateurs européens. De plus, il ne faut pas exclure que la solidité de la zone euro soit, un jour, à nouveau contestée avec les difficultés persistantes de l'Irlande et des pays d'Europe du Sud. Pour ces raisons, la hausse de l'euro ne nous semble pas soutenable." "Les marchés de taux ont été diversement orientés. Les emprunts d'Etat portugais et irlandais se sont fortement détériorés par rapport au taux allemands. Il faut noter que ce mouvement a été quasiment général en Europe mais heureusement de manière très modeste. Les taux à 10 ans américains, allemands ou français sont remontés légèrement pour deux raisons : les statistiques économiques plus encourageantes et le redressement des anticipations d'inflation à cinq ans aux Etats-Unis à 2% (alors que l'inflation actuelle varie entre 1 et 1,5% aux USA et en Europe). La crainte déflationniste s'éloigne. Les taux des obligations des entreprises ont continué à se détendre ce qui a créé un climat favorable à de nombreuses émissions." "L'aversion au risque des investisseurs a baissé. Leur pessimisme a diminué et la volatilité des marchés reste contenue. La hausse des actions est intervenue dans un contexte de quasi stabilité des taux longs et des estimations de résultats, qui servent tous deux à valoriser les actions. C'est donc les PER qui ont monté et la prime de risque qui a commencé à baisser, comme nous l'espérions le mois précédent. Si le regain de confiance se maintient dans les prochains mois, nous pourrions retrouver les niveaux de valorisation du printemps. En revanche, il est trop tôt pour anticiper un mouvement de revalorisation beaucoup plus ambitieux au vu du niveau actuel de la croissance économique et du régime incertain d'inflation/déflation." AUT/ALO