AREVA : l'Etat reprend contact avec le fonds souverain qatari QIA

07/10/2010 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Selon "La Tribune", le nouveau commissaire aux Participations de l'État, Jean-Dominique Comolli, s'est rendu au Qatar pour renouer le dialogue avec le fonds souverain qatari QIA. Ce dernier serait, avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries, candidat depuis près de dix-huit mois pour participer à l'augmentation de capital d'Areva. Le fonds aurait demandé en vain un siège au conseil d'administration. L'Etat a confirmé le lancement d'ici la fin de l'année 2010 d'une augmentation de capital à hauteur d'un maximum de 15% pour participer au financement des investissements du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Présent sur toute la chaîne nucléaire, Areva est bien placé pour tirer parti du retour du nucléaire dans le monde. - Le plan stratégique lancé en 2005 a porté ses fruits : Areva a renforcé ses positions dans l'ensemble du cycle nucléaire. - Le groupe public (détenu à 97% par l'Etat) se répartit désormais entre les Mines d'uranium, l'Amont (enrichissement, fabrication du combustible), les Réacteurs et Services, l'Aval (traitement et recyclage des déchets nucléaires), les Energies Renouvelables et T&D (en cours de cession pour 3,3 milliards d'euros à Schneider et Alstom). - Ce nouveau mode d'organisation vise à tirer " le meilleur parti du modèle intégré " d'Areva, qui consiste à associer toutes les activités de la chaîne du nucléaire, des mines d'uranium au traitement des déchets, en passant par la construction des réacteurs.

Les points faibles de la valeur

- Pour saisir les opportunités sectorielles, le groupe a besoin de considérables financements. Il doit investir près de 2,5 milliards d'euros par an en moyenne entre 2009 et 2012. Or, l'Etat, son actionnaire majoritaire, n'a pas les moyens de soutenir le développement de la société. L'ouverture du capital est sans cesse repoussée. - Areva affiche un cash-flow opérationnel négatif. La situation financière de l'industriel est contrainte. Plusieurs mesures (cessions, augmentations de capital, émissions obligataires) visent à améliorer la situation. Mais elles tardent à se concrétiser. Seule la cession de T&D est engagée. - L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé le 28 juin de 2 crans la note d'Areva à " BBB+ ", contre " A ". L'agence estime que " la profitabilité du groupe va restée déprimée au cours des deux prochaines années ". Cette dégradation pourrait nuire au financement sur le marché obligataire. - La construction de réacteurs n'est pas rentable. Cette activité était en perte opérationnelle, même avant les provisions du chantier finlandais. Le groupe propose des réacteurs de troisième génération appelés EPR, qui sont encore des prototypes. - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe dirigé par Anne Lauvergeon a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier. La visibilité reste donc faible sur ce dossier.

Comment suivre la valeur

- Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration. - Le dossier est éminemment politique. - Le marché spécule régulièrement sur le départ prochain d'Anne Lauvergeon, la médiatique dirigeante d'Areva. - Le marché attend de connaître les conclusions du rapport que la mission de réflexion sur l'organisation de la filière nucléaire a remis au printemps à Nicolas Sarkozy. Présidée par l'ancien président d'EDF François Roussely, elle doit aider les acteurs du secteur à mieux travailler ensemble, notamment EDF et Areva. Il faut aussi trouver un mode de fonctionnement adéquat pour gagner des appels d'offres à l'international après l'échec récent au Moyen-Orient. Enfin, le rapport devrait faire des suggestions sur la situation d'Areva. - L'augmentation de capital est désormais évoquée pour la fin 2010. Un renforcement d'EDF (2,4%) au capital d'Areva est également avancé afin de renforcer les liens entre les deux groupes. Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/