Le dollar peut se déprécier sans traduire de l'aversion pour le risque

07/10/2010 - 15:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous avons récemment parlé du poids de la Fed dans la reprise économique aux Etats-Unis avec une augmentation de son bilan de plus de 1.400 milliards de dollars depuis deux ans. La Fed achète toute une variété d'actifs, bons du Trésor, actifs toxiques, titres hypothécaires et Ben Bernanke se dit prêt à passer aux actions du S&P 500 !" juge IG Markets. "Les injections de liquidités soutiennent les contrats de taux et nettoient progressivement le bilan des banques commerciales. Mais l'ampleur de ces injections est en train de bouleverser la donne sur le marché des changes", ajoute-t-il. Le gestionnaire estime que cela crée "mécaniquement une baisse du dollar". De l'autre côté de l'Atlantique, "la BCE achète certes de la dette mais dans des proportions inférieures à celle de la Fed et surtout, l'achat d'actions n'est pas envisageable". "Le discours de Ben Bernanke a le mérite d'être très clair, la création de monnaie semble pouvoir tourner à l'infini", reconnaît IG Markets. "La crise économique actuelle corrige le part excessive qu'avait atteint le crédit dans la croissance. L'emploi et les dépenses de consommation n'ont pas encore pris le relais, seule la création de monnaie est en mesure de financer la dette souveraine et la liquidation des actifs financiers qui ont perdu toute valeur." "La Fed va poursuivre l'achat de bons du Trésor et de titres hypothécaires résidentiels et commerciaux. Le dollar peut donc se déprécier de manière significative sans pour autant traduire un retour de l'aversion pour le risque. C'est le schéma qui se déroule en ce moment, surtout en Europe : le DAX stagne sous une résistance majeure mais l'euro/dollar s'affranchit de résistances. La Fed crée de la monnaie pour relancer l'économie et contrôle la dépréciation du dollar." "Mais son impact sur la croissance économique est loin d'être parfait, la situation de l'emploi lui échappe totalement", note encore le gestionnaire. AUT/ALO