Détecter des valeurs décotées à fort potentiel (Métropole Gestion)

07/10/2010 - 17:52 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'investissement en actions peut sembler décourageant lorsque les oscillations du marché se prolongent, comme c'est le cas depuis un an. Quand les incertitudes persistent, il paraît pourtant logique de placer son argent dans les seuls agents économiques qui ressortent gagnants de la crise : les entreprises. Plutôt que de chercher à anticiper les mouvements de court terme du marché pour générer de la performance, mieux vaut détecter les titres sous évalués mais de bonne qualité", juge Métropole Gestion. "Nous avons cette année entré en portefeuille plusieurs d'entre eux ; ils ont déjà participé à la surperformance des fonds, mais leur potentiel reste important. C'est le cas de Thomas Cook, numéro deux des voyagistes européens. Lors du dernier cycle, ce secteur s'est considérablement concentré et les acteurs agissent de façon rationnelle, l'offre a été ajustée. Les nombreuses faillites de petits acteurs ont échaudé les clients en quête d'horizons lointains, ce qui favorise les leaders du secteur ; ils apparaissent comme des valeurs sûres. La valeur de la marque a augmenté. Avec un PER 2011 inférieur à 7x, le potentiel du titre est supérieur à 60% en tenant compte d'une croissance de chiffre d'affaires de 2% seulement. Cette prévision pourrait même s'avérer trop prudente, si l'on en croit les derniers chiffres meilleurs qu'attendus de la consommation en Europe." "De manière encore plus frappante, on trouve à bon prix aujourd'hui des sociétés qui se sont totalement transformées ces dernières années, et dont le changement de statut boursier commence à peine. C'est le cas de Tomkins, société industrielle anglaise dont le recentrage sur les activités les plus margées a rapidement attiré l'attention de fonds d'investissement canadiens", ajoute le gestionnaire. "De la même façon, Infineon est aujourd'hui totalement désengagé des mémoires D-RAM et des semiconducteurs pour la téléphonie, qui sont des commodités. L'activité de l'industriel est maintenant tournée vers des niches à forte barrière à l'entrée, les micro-contrôleurs et capteurs utilisés dans l'automobile ou pour améliorer l'efficacité énergétique. Ces métiers ont des marges opérationnelles très élevées, de l'ordre de 15 à 20%, et une faible intensité capitalistique. C'est un vrai changement de métier et la valorisation boursière est encore figée sur le passé. Le titre pourrait doubler à moyen terme." "Le même mécanisme de changement de statut boursier a permis de revaloriser - partiellement à ce jour - la société Hays, agence de travail temporaire et de recrutement. Dans le passé, l'administration anglaise était son principal client et on imagine aisément le parcours boursier du titre lorsque le Royaume-Uni a annoncé son programme de resserrement budgétaire... Mais à cette occasion, la société a pu faire remarquer aux investisseurs que son profil avait énormément évolué ces dernières années. En effet, elle s'est énormément renforcée en Asie-Pacifique, qui représente à présent 65% de ses bénéfices. Il faut du temps pour que le statut d'une valeur change en bourse, c'est pourquoi Hays est encore décotée aujourd'hui, avec un potentiel de 70%." "Dans la chimie aussi, parmi tant de spécialistes de la chimie fine autoproclamés mais pourtant rarement remarquables, on trouve une pépite : avec son caoutchouc haute performance, Lanxess est devenu incontournable pour suivre la demande de pneus répondant à la nouvelle législation européenne. C'est aussi un gros fournisseur des pays émergents qui représentent déjà le quart de son activité. Il construit en ce moment une usine géante à Singapour pour répondre à cette demande. La société est donc loin devant ses concurrents aujourd'hui, et la barrière à l'entrée devient très élevée. Or elle est toujours valorisée comme les autres valeurs du secteur, à moindre marge et moindre visibilité. Le titre devrait se payer 40% plus cher." AUT/ALO