ATOS : croissance organique de -3,5% au troisième trimestre

13/10/2010 - 08:14 - Option Finance

(AOF) - Atos a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 1,21 milliard d'euros, en recul de 1,5%. Il a baissé de 3,5% sur une base organique. Le consensus Reuters était de 1,218 milliard. La SSII a également annoncé un cash flow opérationnel 9 mois de 83 millions d'euros. Les prises de commandes se sont élevées à 1,093 milliard d'euros; représentant un ratio de prises de commandes sur facturations de 90% à comparer à 89% au troisième trimestre 2009. Le groupe s'est fixé pour objectif d'atteindre au quatrième trimestre un ratio de prise de commandes sur facturation d'au moins 120%. Ce qui lui permettra de réaliser un ratio pour l'année de 109% par rapport à 100% en 2009. Au 30 septembre 2010, le carnet de commandes total s'élevait à 7,2 milliards d'euros, représentant 1,4 année de chiffre d'affaires comme au 30 juin 2010 et au 30 septembre 2009. Le groupe a confirmé ses objectifs 2010. Atos affiche comme ambition d'augmenter sa marge opérationnelle de 50 à 100 points de base et de générer un cash flow opérationnel du même ordre qu'en 2009. Du fait de la faillite d'Arcandor, la SSII envisage par ailleurs une légère décroissance organique de son chiffre d'affaires, cependant inférieure à celle constatée en 2009. Elle avait alors atteint -3,7%.

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Les points forts de la valeur

- La SSII présente un profil plus défensif que nombre de valeurs du secteur compte tenu de l'importante proportion de revenus récurrents (environ 70%) dans son chiffre d'affaires (infogérance). - La nouvelle direction a lancé un plan de restauration de la rentabilité à court terme et de génération de trésorerie avec de nombreuses réductions de coûts. - Les premiers effets du plan de restructuration depuis le second semestre 2009, combinés à l'importance des revenus récurrents, devraient permettre à Atos d'être l'une des rares SSII à améliorer sa rentabilité opérationnelle en 2010 et en 2011. - Thierry Breton n'a pas caché, depuis son arrivée à la tête d'Atos, sa volonté de développer Atos Worldline, la pépite du groupe qui génére beaucoup de trésorerie, tant par croissance organique qu'externe. Il a également été décidé d'accélérer le développement d'HTTS, l'autre pépite du groupe, spécialisée dans les services transactionnels. - La SSII est moins exposée que d'autres au secteur public britannique.

Les points faibles de la valeur

- L'activité conseil de la SSII n'a pas la taille critique. - La SSII ne dispose pas d'une présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) suffisante comparée à celle de ses concurrents. Ils en profitent pour vendre des projets à des prix moins élevés. - Plus généralement, Atos Origin, comme l'ensemble des sociétés du secteur, est confrontée à un environnement difficile marqué par une pression persistante sur les prix. - Les retombées de la politique de forte réduction des coûts dans l'activité services informatiques dépendront de l'ampleur de la reprise économique. - Le bien-fondé du périmètre des activités d'Atos, bâti à coups d'acquisitions, fait toujours débat. - Les dirigeants ne semblent toujours pas disposés à renouer avec la distribution de dividendes.

Comment suivre la valeur

- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients afin d'appréhender la tendance du marché. - Plus généralement, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. - Certains analystes estiment que le marché sous-estime le potentiel d'Atos Worldline, spécialisé dans les paiements électroniques. Cet actif, qui représente aujourd'hui 15% du chiffre d'affaires d'Atos Origin et 48% de son EBIT, se situe au coeur de la stratégie du groupe. - Le dossier reste spéculatif. Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions du fonds d'investissement PAI Partners, qui détient désormais plus de 25% du capital de la SSII. Selon les analystes, PAI Partners ne reculera devant aucune solution pour maximiser la rentabilité de son investissement. Pardus, le second actionnaire, est en revanche passé sous le seuil de 10% du capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. FTB/ACT/