THALES : émission obligataire à taux fixe de 600 millions d'euros

13/10/2010 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Thales a réalisé hier une émission obligataire à taux fixe de 600 millions d'euros à 6 ans assortie d'un coupon de 2,75%. " Cette émission est destinée au refinancement de l'emprunt obligataire de 775 millions d'euros venant à échéance en juillet 2011 ", a précisé le spécialiste de l'électronique de défenses. Thales explique qu'elle s'inscrit dans le cadre de la gestion active de la liquidité du Groupe permettant de maintenir sa flexibilité financière et d'allonger la maturité des moyens de financement. Le placement de cette émission a été dirigé par Banco Santander, BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, Deutsche Bank, The Royal Bank of Scotland et Société Générale.

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Les points forts de la valeur

- Avec 75% de ses ventes réalisées avec des gouvernements ou des institutionnels à travers des contrats longs, Thales représente la valeur la plus défensive du secteur. - La moitié de l'activité de Thales est par ailleurs réalisée sur des segments hors défense en forte croissance comme la sécurité (25% du CA), ce qui lui permet de compenser les éventuelles baisses de dépenses dans la défense en période d'austérité budgétaire. - Luc Vigneron, le nouveau président, met en place un plan de retour à la rentabilité en 3 trois volets : réduction des coûts de non-qualité et amélioration de la satisfaction des clients ; améliorer l'efficacité des processus d'ingénierie, d'industrialisation et d'achat, tout en augmentant l'efficience des systèmes d'information ; baisser les frais de fonctionnement. Les divisions du groupe sont également réorganisées. - La nomination du nouveau président a été concomitante à l'arrivée de Dassault Aviation comme actionnaire industriel de référence. Dassault Aviation est décidé à jouer un rôle proactif dans la gestion de Thales. - Depuis le rachat du britannique Racal en 2000, le groupe est un acteur de la défense avec lequel il faut compter outre-Manche. Il se pose en véritable concurrent du champion national BAE Systems.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible. Les premiers effets du plan de restructuration ne sont pas attendus avant 2012. - Les investisseurs craignent que les plans d'austérité en Europe touchent les budgets défense en premier lieu. La tendance était déjà à la baisse des budgets militaires dans les pays industrialisés. Les budgets américain et britannique sont notamment soumis à d'importantes pressions à la baisse. - Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, pays qui demeure néanmoins de très loin le premier marché du secteur. - La communication du groupe sur le nouveau plan de restructuration n'a pas convaincu les marchés. Alors que ces annonces auraient dû rassurer les investisseurs sur ses perspectives de profitabilité, celles-ci ont finalement brouillé l'image du groupe. - La décision de Thales de faire appel de la décision du tribunal arbitral condamnant le groupe à verser 630 millions d'euros à Taïwan dans l'affaire des frégates risque de faire durer ce litige, ce qui continuera de peser sur la visibilité.

Comment suivre la valeur

- Valeur du secteur défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire. - En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur. - Thales est également une valeur sensible aux fluctuations du dollar. - La refonte du groupe initiée par la nouvelle direction devrait aboutir à une réappréciation boursière significative. Mais cette réorganisation n'est pas sans risques. La capacité du management à convaincre les employés sera déterminante. - La consolidation du secteur est à suivre. Thales et Safran seraient en train de finaliser un projet d'échange d'activités. Plus précisément, Thalès s'intéresse aux activités optroniques de Safran qui lui permettraient de passer de la 4ème à la 2ème place mondiale dans le domaine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies. FTB/ACT/