ILIAD: Xavier Niel vise un doublement des ventes d'ici à 2015

18/10/2010 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - " Si on arrive à la part de marché que nous avons conquis dans le " triple play ", à savoir près de 25 %, nous serons ravis ", a déclaré Xavier Niel, fondateur d'Iliad, interrogé par " Les Echos " sur son ambition dans le mobile. Il souhaite que sa société atteigne un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros d'ici à 2015, soit un doublement. " Si nous ne révolutionnons pas le marché du mobile, ça ne marchera pas. (...) Nous n'avons pas le droit de décevoir, nous sommes condamnés à réussir. Free Mobile fera une offre simple ", a précisé Xavier Niel. Concernant le passage à une TVA à 19,6% sur l'intégralité du montant des forfaits " triple play ", il a indiqué que cette taxe sera répercutée. " Mais nous isolerons dans les factures de nos abonnés le montant de la " taxe Baroin ", qui sera comprise entre 1,50 et 3 euros par mois selon la formulation de la loi ", ajoute le fondateur de Free.

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Les points forts de la valeur

- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet. - C'est l'un des opérateurs télécoms les moins endettés d'Europe, et ce malgré l'acquisition de la licence de téléphonie mobile. - Le moteur de la croissance organique du groupe sur son coeur de métier de l'ADSL, la marque Free, est toujours aussi véloce. - Iliad a finalement remporté la 4e licence de téléphonie mobile, devenant le nouvel opérateur français. Iliad souhaite casser les prix et proposer une offre simple. - Iliad pourrait reproduire dans la téléphonie mobile son succès dans l'Internet. L'opérateur arrive sur ce nouveau segment avec des atouts : une base d'abonnés de 4,4 millions de clients, une marque forte avec Free et un réseau haut débit terrestre - Parallèlement, le groupe développera son maillage de fibre optique pour 1 milliard d'euros d'ici à 2012.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité. - L'essoufflement des recrutements d'abonnés ces derniers mois pourrait fragiliser l'objectif de 5 millions d'abonnés à horizon 2011. - Dans l'ADSL, les concurrents ont rattrapé leur retard initial sur Free. Toute nouvelle innovation coûtera de plus en plus cher. - L'expansion dans le mobile est semée d'embûches. Les trois opérateurs existants (Orange, SFR et Bouygues Telecom) refusent de négocier l'utilisation de leur réseau mobile 3G. Iliad, qui a besoin d'accords pour offrir les services d'Internet mobile sur tout le territoire dès 2012, pourrait déposer un recours. - Les retombées de l'obtention de la 4ème licence ne sont pas immédiates : le lancement du service interviendra seulement en 2012.

Comment suivre la valeur

- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. Mais l'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. - L'expansion dans la téléphonie mobile est risquée mais également très prometteuse. - Le titre présente un intérêt spéculatif : Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. - A suivre le projet de hausse de la TVA à 19,6% (contre 5,5% actuellement) sur les offres " triple play " (télévision, internet, téléphone) ainsi que sur les offres mobiles avec accès TV. Selon les analystes, Iliad serait l'opérateur pour lequel le surcoût serait le plus important. - A suivre également le lancement, d'ici fin 2010, de la nouvelle Freebox et des nouvelles offres ADSL qui visent à relancer le recrutement des abonnés.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

La dernière étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), souligne que l'attrait des achats sur Internet pour les Français ne se dément pas. Au premier semestre, avec 26 millions de cyberacheteurs, ce canal de distribution a réalisé un chiffre d'affaires de 14,5 milliards d'euros, en hausse de 29% par rapport aux six premiers mois de 2009. Cela constitue une progression très largement supérieure à la croissance de 2% enregistrée par le commerce de détail entre janvier et juin. Les ventes sur Internet sont bien parties pour dépasser les 32 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. Cette évolution positive s'explique par une série de facteurs. Premièrement une confiance accrue pour ce mode de distribution. Le taux de confiance mesuré par Médiamétrie a progressé de 3 points au premier semestre, à 65% des internautes. FTB/ACT/