Dexia AM joue le rebond du Bund et surpondère l'Italie

20/10/2010 - 17:29 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après un mois d'août particulièrement chahuté, le début du mois de septembre a marqué un certain tournant dans la crise européenne. Même si le fond de la situation (déficit budgétaire en hausse, absence de politique économique coordonnée, perte de crédibilité) est resté inchangé ; plusieurs signes positifs sont apparus", observe Dexia AM. "Notre stratégie reste prudente. Grâce à l'achat de puts sur le Bund, nous jouons le rebond du taux allemand à 10 ans dont la valorisation reste exagérément chère." "Au sein des pays périphériques, c'est l'Italie que nous continuons de surpondérer", ajoute le gestionnaire. "Du côté monétaire, tout d'abord, l'expiration de 225 milliards d'euros n'a pas provoqué de tension interbancaire. Au total 133 des 225 milliards ont été renouvelés entraînant un nouveau drainage de liquidités exceptionnelles. Cette réduction des réserves excédentaires est une nouvelle positive pour la zone euro. En effet alors que la Banque centrale européenne continue de prêter à guichet ouvert, les banques européennes sont moins demandeuses de liquidité, signe que le financement interbancaire se dégèle progressivement." "Corollaire de cette nouvelle, le rebond de l'Eonia. En effet, comme c'est la demande qui fait l'offre dans ce cas et que la demande est à la baisse, mécaniquement le prix de l'argent au jour le jour augmente. L'Eonia a désormais changé de régime et sa fluctuation dépendra principalement des montants des nouvelles opérations de liquidité. Nous pensons qu'il pourrait remonter vers les 0,60% dans un premier temps et rejoindre le taux directeur de 1% début 2011. Mécaniquement le rebond de l'Eonia entraînera le rebond de l'Euribor. Mais attention, ce rebond de l'Euribor sera le signe d'une meilleure santé des banques européennes et non le signe d'une nouvelle crise de liquidité." "Du côté économique, les nouvelles ne sont pas aussi noires que certains voudraient bien le voir. Même si la croissance européenne est encore faible, la France et l'Allemagne (rebond notable de l'indice IFO) poussent les chiffres ISM à la hausse. Et seule la Grèce subit une très grave récession. La prochaine étape pourrait être le rebond de la consommation allemande. Elle pourrait permettre un rééquilibrage des déséquilibres intérieurs à l'Europe. L'Allemagne doit plus consommer et les pays à déficits courants négatifs doivent corriger leur perte de compétitivité." "Enfin, après un mois d'août particulièrement négatif, les obligations des pays périphériques (PIIGS) ont performé pendant le mois de septembre profitant des achats de la BCE et d'un apaisement des marchés. Le taux grec à 2 ans est ainsi passé de 11,80% à 8%. Plus fondamentalement, des nouvelles positives sur l'évolution des déficits budgétaires illustrent que les mesures prises en début d'année commencent à payer. Là encore plusieurs mois de confirmation seront nécessaires, mais ne boudons pas ces premiers signaux positifs !" "Enfin un dernier élément technique concerne le récent accord sino-grec qui pourrait permettre à la Chine d'investir massivement dans les ports grecs tout en promettant de participer à l'achat de nouvelles obligations. La crise souveraine n'est pas encore résolue en Europe. Toutefois, les derniers jours ont démontré qu'un tournant était possible et que les exagérations du marché pouvaient offrir de belles opportunités." AUT/ALO