PERNOD RICARD : hausse de l'activité au premier trimestre

21/10/2010 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a publié un chiffre d'affaires de 1,879 milliard d'euros au titre du premier trimestre de son exercice décalé 2010-2011, en hausse de 14%. La croissance interne est ressortie à 10% tandis que le groupe a bénéficié d'un effet devises positif de 7%. Pernod Ricard a en revanche été pénalisé par un effet périmètre de - 2% suite notamment à des cessions d'actifs nordiques et espagnols. Les performances des 14 plus grandes marques du groupe ont été soutenues par une hausse des investissements marketing. " La très bonne performance de ce premier trimestre, tirée par le Top 14 et soutenue par nos investissements marketing, conforte notre confiance pour l'exercice en cours ", écrit le groupe. Sur la base de ces chiffres, Pernod Ricard se fixe un objectif de croissance interne proche de 6% pour le résultat opérationnel courant.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Pernod-Ricard est le co-leader mondial des vins et spiritueux (avec Diageo). - Le groupe a su attendre le bon moment pour racheter les bonnes cibles (Seagram, Allied Domecq) et passer d'un statut franco-français à celui d'un leader mondial. - La montée en gamme de son portefeuille, avec le développement de ses produits premium, lui permet de bien résister dans un contexte de crise et de profiter de la croissance dans les pays émergents. Pernod Ricard revendique aujourd'hui la place de leader dans la catégorie des super et ultra-premium. - Le groupe déploie une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories : trois dans les spiritueux, dont une qui regroupera les icônes Chivas et Absolut, et une dans les vins. - Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques avec des dépenses publi-promotionnelles qui demeurent à un niveau élevé. - Le groupe profite du dynamisme des marchés émergents, qui représentent désormais un tiers du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel. - La récente attribution d'actions gratuites est non seulement une bonne nouvelle pour les actionnaires, mais elle souligne aussi la confiance en l'avenir de l'entreprise.

Les points faibles de la valeur

- La morosité en Europe (41% du CA) et la croissance molle aux Etats-Unis (27% du CA) vont peser sur le chiffre d'affaires annuel. Les analystes ont revu en baisse leur prévision de croissance organique. - Les analystes considèrent le titre correctement valorisé au regard des incertitudes qui pèsent sur la reprise. - La stratégie de " premiumisation " des marques suscite quelques interrogations. - L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier. - Malgré la politique de désendettement, la dette nette reste élevée.

Comment suivre la valeur

- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre. - Le groupe est fortement dépendant du billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits. Une variation de 1% du dollar par rapport à l'euro a un impact positif de 12 millions d'euros sur le résultat opérationnel. - La poursuite des synergies dans les prochains mois du fait de l'intégration de V&S sont à suivre. - Suivre également le processus de cession des activités non stratégiques. - Les prévisions et commentaires de Diageo sont à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le contexte est marqué par une volatilité des cours des matières premières. Les industriels de l'agroalimentaire s'adaptent en faisant preuve d'inventivité, à la fois sur le plan de leur portefeuille de produits et dans leurs relations avec les consommateurs. Selon certains spécialistes, plus de 80.000 innovations ont été recensées au niveau mondial l'an passé dans le domaine alimentaire, soit 15% de plus qu'en 2008. Le mouvement s'est poursuivi sur le premier semestre 2010. Les grands groupes cherchent ainsi à susciter l'appétit des consommateurs et à se différencier des marques de distributeurs. Côté débouchés, les industriels de l'agroalimentaire recherchent des relais de croissance en France en dehors des grandes surfaces, qui leur imposent une pression croissante. FTB/ACT/