BNP-Paribas IP maintient la sous-pondération des actions

22/10/2010 - 16:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'euphorie au sujet d'une nouvelle détente quantitative par la Réserve fédérale américaine semble s'être calmée. Tandis que Ben Bernanke, gouverneur de la Fed, a laissé entendre qu'elle était imminente, les marchés d'actions ont été mis à mal et les rendements obligataires ont cessé de reculer, dans la mesure où les statistiques macroéconomiques et le début de la saison de publication des bénéfices des entreprises du troisième trimestre ont accaparé l'attention", note BNP-Paribas Investment Partner. "La liquidité engendrée par cette nouvelle série de mesures de détente quantitative pourrait avantager les actions, mais la croissance économique décevante et le contexte délicat devraient selon nous contrebalancer cette tendance. Nous maintenons par conséquent la sous-pondération des actions." "Le relèvement des taux de 25pb en Chine s'est avéré inattendu. Les pouvoirs publics ont récemment pris des mesures administratives afin de juguler l'inflation et d'empêcher notamment une bulle immobilière. Cette hausse a été jugée néfaste pour les actions (des marchés émergents), mais favorable au dollar. La Chine a déclaré que l'objectif de 2011 à 2015 consisterait à accroître les revenus des ménages et à améliorer les services sociaux et le système de santé. La hausse de la consommation consécutive devrait aboutir petit à petit à une économie (mondiale) plus équilibrée. Les détails ne seront pas divulgués avant mars 2011." "Puisque Ben Bernanke, le gouverneur de la Fed, a jugé l'inflation américaine trop faible et le taux de chômage nettement trop élevé, il semble que des mesures supplémentaires de la part de la banque centrale se justifient pour soutenir la reprise économique. Il a laissé la porte ouverte à une approche prudente, privant de fait les actions de nouvelles séances de hausse." "Les rendements obligataires, notamment à l'extrémité de la courbe de 30 ans, et les anticipations en matière d'inflation ont gagné du terrain en raison des inquiétudes du marché quant aux effets inflationnistes de la seconde vague de mesures de détente quantitative Voilà qui devrait préoccuper la Fed, car ces mesures d'assouplissement quantitatif pourraient se révéler inefficaces pour maintenir les taux hypothécaires à un niveau bas. Leur impact sur l'économie et les marchés risque dès lors de ne pas être à la hauteur des espérances, même si elles sont susceptibles d'agir comme une garantie contre la déflation." "Avec seulement 5% des entreprises de l'indice américain S&P 500 ayant communiqué leurs résultats jusqu'ici, nous avons constaté davantage de bonnes surprises en termes de chiffres des ventes qu'au second trimestre, mais moins en matière de bénéfice par action. Les marchés se sont focalisés sur les déceptions et les perspectives prudentes émises par des sociétés telles qu'Apple aux États-Unis et Philips aux Pays-Bas." "Les dépenses de consommation outre-Atlantique ont récemment fait preuve de résistance, témoignant d'une augmentation annualisée d'environ 2% en glissement trimestriel au troisième trimestre, soit un chiffre quasiment identique au premier et au deuxième trimestres. Il n'y a pas de quoi pavoiser, puisque ce chiffre n'atteint pas la croissance historique largement supérieure à 3%. Les statistiques sur la confiance des consommateurs suggèrent une baisse des dépenses, ce qui n'est guère surprenant compte tenu de la hausse des premières demandes d'allocation chômage depuis mars et des données immobilières mitigées dans le meilleur des cas." "Le manque de rigueur dans les formalités relatives aux crédits hypothécaires et aux saisies de logements a dominé l'actualité du secteur immobilier aux États-Unis. L'imminence des problèmes juridiques a pesé sur les titres bancaires. Cette situation a apporté son lot d'incertitudes supplémentaires sur un marché où environ 25% des dernières ventes de logements correspondent à des saisies. Vu l'atonie du marché immobilier et du marché du travail, associée à la disparition progressive des aides publiques aux revenus des ménages, nous ne pouvons qu'attendre une hausse modeste de la consommation. En conséquence, la perte de vitesse du secteur industriel observée dernièrement pourrait être plus que temporaire." "Certes, il n'est pas surprenant que le déficit commercial américain se creuse en début de reprise lors de la reconstitution des stocks, mais la situation est plus préoccupante dans le contexte actuel de croissance morose. Un dollar faible pourrait contribuer à renverser la tendance, mais de nombreux pays résistent fortement à une appréciation de leur devise locale vis-à-vis du billet vert. Le gonflement du déficit pourrait donc raviver les tensions sur les marchés des changes et n'arrange en rien les déséquilibres à l'échelle mondiale." "Malgré la vigueur de la production industrielle, nous tablons sur un ralentissement de la croissance en zone euro. L'indice PMI du secteur manufacturier révèle une modération accrue, qui s'explique par la demande limitée et la récente remontée de l'euro. Le déficit commercial s'est aggravé, puisque les importations ont progressé plus vite que les exportations. La contribution des exportations au redressement économique pourrait s'estomper." AUT/ALO