MICHELIN en baisse malgré la confirmation des objectifs

27/10/2010 - 11:38 - Option Finance

(AOF) - Le titre Michelin connaît aujourd'hui le recul le plus marqué de l'indice CAC 40 avec une baisse de 1,91% à 58,11 euros après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel. Le fabricant de pneumatiques a connu une forte hausse de l'activité au troisième trimestre, soutenue notamment par des effets de base et de change favorables. Si le groupe a confirmé ses objectifs 2010, les investisseurs s'inquiètent de la perspective d'une hausse des coûts matières premières qui pourrait peser sur les marges. Michelin a publié un chiffre d'affaires de 13 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, en hausse de 19,4% par rapport à la même période l'an passé. Sur le seul troisième trimestre, les ventes ont totalisé 4,65 milliards d'euros, en hausse de 23,8%. " Dans ce contexte, Michelin confirme avec confiance ses objectifs pour l'année 2010 ", écrit le fabricant de pneumatiques. Il vise une hausse des volumes de ventes de l'ordre de 12%, ainsi que la poursuite d'une politique de prix réactive, en réponse à l'effet attendu de la hausse des coûts de matières premières. La hausse des ventes du groupe au troisième trimestre est favorisée par une base de comparaison favorable, le marché automobile ayant été en crise l'an dernier sur la même période. Selon une source de marché interrogée par Reuters, le recul du titre aujourd'hui s'explique par les conséquences possibles de la hausse des matières premières l'an prochain, qui pourrait peser sur les comptes du fabricant de pneumatiques. Les investisseurs s'inquiéteraient de la capacité de Michelin à répercuter cette hausse des coûts sur ses clients.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Michelin est le leader mondial des pneumatiques avec environ 17% du marché mondial en valeur. - Michelin est une entreprise bien gérée, capable de défendre ses marges grâce à la fermeté de ses prix de vente. A cela s'ajoute un important travail pour réduire les coûts et accroître les gains de productivité. - Le pneumaticien dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel. - La grande partie de son activité est réalisée sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte. - Michelin sort de la crise avec une situation financière plus solide que ses concurrents. - Michelin est l'une des sociétés préférées des actionnaires individuels.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible dans l'activité poids lourds, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus. - Michelin ne bénéficie pas de prime au leader dans son secteur en Bourse. Une partie de sa faible valorisation chronique est liée au caractère non opéable de la société du fait de son statut de commandite.

Comment suivre la valeur

- En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celle du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique), qui impacte son activité de première monte. - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB. - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un horizon de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité. FTB/ACT/