Surpondérer les actions turques (BNP Paribas IP)

28/10/2010 - 09:59 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous sommes quelque peu inquiets du consensus sur la surpondération de la Turquie. Néanmoins, nous pensons que l'intérêt des investisseurs locaux et internationaux pour ce pays va se poursuivre, du fait de la solidité de son économie et des perspectives de croissance durable à long terme des actions turques. Par conséquent, nous pensons que le plus grand risque serait de sous-pondérer les actions turques", juge BNP Paribas IP. "La Turquie est la 15ème puissance économique mondiale et la 10ème parmi les pays émergents. Si le taux de croissance de l'économie turque est comparable à celui du Brésil, le PIB turc ne représente que la moitié environ du PIB brésilien et la capitalisation boursière du marché turc un dixième de celle du marché brésilien. La crise financière qui a frappé la Turquie en 2001 s'est soldée par la faillite de plusieurs entreprises et banques peu rentables et insuffisamment capitalisées. Les plus solides ont survécu et ont profité de la disparition de certains concurrents pour saisir rapidement les opportunités qui ont accompagné le rebond de l'économie." "Créée au lendemain de la crise, l'Agence turque de régulation et de supervision des banques a instauré une réglementation plus stricte qui a donné aux établissements les moyens de mieux résister aux crises suivantes. Par ailleurs, l'économie et les finances publiques font l'objet depuis 2001 d'une gestion plus rigoureuse qui a permis de ramener l'inflation de 50% à moins de 10%, et de réduire le déficit budgétaire de 10-15% à 3-5% du PIB et le ratio dette/PIB de 70% à 40%." "Parallèlement, le total des IDE est passé d'un milliard de dollars en moyenne par an à 10-20 milliards de dollars, tandis que le revenu par habitant a augmenté de 4.000 à près de 10.000 dollars. La note de la dette souveraine turque a également été relevée." "Dans ces conditions, les marchés de capitaux turcs ont plutôt bien résisté à la dernière crise financière mondiale. En hausse de 23% depuis le début de l'année, les actions turques continuent de surperformer en 2010. La Turquie est l'une des économies les plus dynamiques de la région EMOA, sachant qu'au cours des prochaines années, les pays émergents devraient connaître une croissance nettement plus rapide que celle des pays développés. La Turquie devrait ainsi afficher une croissance de 7% en 2010 et de 4% en 20114. La hausse des recettes fiscales et le creusement du déficit courant sont révélateurs du rebond de la demande intérieure, qui devrait rester soutenue à l'avenir." "Principal pilier de l'économie, la consommation des ménages représente 70% du PIB. Le creusement du déficit courant est certes un motif de préoccupation, mais nous serions nettement plus inquiets s'il s'accompagnait d'un déficit budgétaire excessif. Or, le budget primaire reste excédentaire, la hausse des dépenses publiques étant compensée par une augmentation des recettes fiscales. Le déficit courant se creuse sous l'effet d'une consommation vigoureuse, mais apparaît équilibré si l'on exclut l'énergie." "Les banques turques recèlent toujours un solide potentiel à long terme, leur taux de pénétration étant faible dans tous les domaines. Cumulant plusieurs atouts (des bilans sains, des valorisations attractives et les perspectives de croissance inhérentes à tout marché immature), elles constituent un investissement incontournable. Nous apprécions également certaines entreprises cycliques dans l'automobile, les biens de consommation durables et le verre." "Tofas est l'une de nos valeurs favorites. La société, qui fabrique des véhicules de tourisme et des utilitaires légers destinés au marché domestique et à l'exportation, profite clairement de l'essor de la demande intérieure, du bas niveau des taux d'intérêt et de contrats d'exportation fixes." "Relativement peu couvert par les analystes, le marché turc offre de nombreuses opportunités aux gérants qui savent déceler les titres sous-valorisés. Notre approche repose sur une analyse fondamentale et une évaluation approfondie de chaque société. Nous examinons aussi attentivement les facteurs macroéconomiques et les thématiques sectorielles, qui exercent une influence considérable sur les cours." "Au cours des douze prochains mois, la croissance des BPA devrait s'établir aux alentours de 10-15%, sans compter d'éventuelles bonnes surprises au niveau des résultats. Le marché turc se traite actuellement sur la base de 9,5 fois les prévisions de résultats pour 2010, ce qui représente une décote de 10% par rapport à la moyenne des pays émergents. Par ailleurs, l'adoption de la Loi sur la règle fiscale pourrait inciter les agences à encore relever la note du pays, ce qui soutiendrait vraisemblablement les actions turques." "Les résultats du dernier référendum, dans le cadre duquel plusieurs propositions du gouvernement visant à modifier la constitution ont été approuvées à une large majorité, semblent avoir atténué les tensions politiques alors que des élections générales sont prévues en juillet 2011." AUT/ALO