Emergents : favoriser la consommation locale et l'immobilier (Natixis AM)

02/11/2010 - 12:17 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La crise économique ayant lourdement entamé le dynamisme des zones en développement, le découplage tant attendu en 2008 entre économies développées et économies émergentes n'a pas vraiment eu lieu. Dans la reprise de 2009, en revanche, les économies émergentes ont rebondi rapidement et sont revenues à un niveau d'avant-crise, tandis que les économies occidentales sont toujours très en-dessous des niveaux de 2007", relève Natixis AM. "Les autorités chinoises ont donc été amenées à freiner un peu la conjoncture afin d'éviter la formation rapide de tensions inflationnistes. Ces actions de politiques économiques ont engendré un ralentissement relatif, mais néanmoins mal accueilli par les marchés financiers." "La croissance émergente semble se stabiliser à un niveau sensiblement élevé. D'un rythme proche de la surchauffe, le taux de croissance est désormais proche de son potentiel. Dans les grandes zones émergentes, seule l'Inde semble avoir une valorisation un peu excessive. L'inflation s'y situe au-dessus de 10%, notamment en raison du manque d'infrastructures qui génère des goulets d'étranglement dans l'appareil productif. Ce niveau d'inflation demeure préoccupant, car même si les investissements restent importants, leur mise en place prendra du temps." "La Chine, quant à elle, est confrontée à un taux d'urbanisation qui est en train de plafonner après une croissance régulière et très forte depuis plusieurs années. Il lui faudra se recentrer sur sa demande intérieure car les exportations tendent à perdre de la vitesse. Les autorités chinoises ont maîtrisé la surchauffe avec le relèvement des taux de réserves obligatoires des banques et des taux d'intérêt, et des taxations supplémentaires sur les transactions immobilières. La croissance devrait désormais retrouver un rythme plus en ligne avec le potentiel mais aussi se prolonger davantage : une tendance durable, inédite et positive pour l'économie chinoise." "Pour l'instant, cette croissance a surtout bénéficié aux classes aisées. Ces derniers mois, le gouvernement chinois a donc augmenté le salaire minimum dans la grande majorité des régions. Cette progression des salaires a nécessairement des répercussions sur les marges des entreprises. Cela explique peut-être que les prévisions de croissance des bénéfices pour les sociétés chinoises soient inférieures à celles d'autres pays émergents." "La Russie constitue un réservoir de matières premières stratégiques qui ne se réduit pas seulement au pétrole mais s'étend à plusieurs autres ressources indispensables à l'industrialisation des régions émergentes. Sur le plan boursier, la Russie présente donc une valorisation très attractive. Mais ce sont surtout les pays concentrés sur la croissance intra-émergente qui devraient le mieux tirer parti de la croissance de ces zones. La Corée, Taïwan ou la Malaisie par exemple captent très bien la dynamique émergente dans son ensemble. Le Mexique ou certains pays d'Europe centrale, sont a contrario plus sensibles aux économies développées voisines." "Du point de vue des valeurs, les entreprises locales ou étrangères implantées dans les pays émergents sont les mieux placées pour profiter d'une demande domestique en plein essor. Elles sont à privilégier par rapport aux sociétés exportatrices dont les perspectives sont hypothéquées par la faible croissance attendue dans les pays développés. Le secteur de la consommation devrait tirer parti de cette mutation et l'immobilier pourrait encore monter dans les régions où son prix n'est pas excessif." AUT/ALO