Privilégier les sociétés ayant un fort pouvoir de fixation des prix

02/11/2010 - 16:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Au vu de la performance des marchés européens, il parait évident pour un observateur non-initié que la croissance des bénéfices a été catastrophique. Le FTSE World Europe, ex UK Total Return Index, (GBP) a dégringolé de 7,7%, au cours des huit premiers mois de l'année 2010. Cependant, les bénéfices moyens par actions des valeurs européennes devraient augmenter de 39% en 2010 selon les prévisions du consensus, et de 18% en 2011", assure Henderson GI. "Selon une étude effectuée par Citigroup, au cours de la deuxième année d'une période de reprise, l'activité des marchés est souvent imprévisible. Le spectre de la récession demeure bien ancré dans les mémoires et les investisseurs regrettent souvent de ne pas avoir acheté plus lorsque les marchés étaient au plus bas. Il s'agit également de l'une des seules années où le Price/Earning Ratio baisse avec une croissance des bénéfices supérieure à celle du marché." "Cela perturbe certains investisseurs qui se demandent pourquoi le prix des actions ne suit pas la croissance des bénéfices. Si l'on ajoute à cela les inquiétudes liées à la possibilité d'une récession en W, les politiques fiscales des états souverains et l'éternelle problématique inflation/déflation, nous avons en main tous les ingrédients nécessaires à la création d'un marché instable." "Les investisseurs ont pourtant à leur disposition un moyen sûr pour réduire l'impact de ces éléments : investir dans des sociétés avec un fort pouvoir de fixation des prix. Les sociétés disposant d'un pouvoir de fixation des prix sont moins sensibles à l'inflation et à la déflation, l'influence qu'elles exercent sur les acheteurs et les fournisseurs signifie qu'elles peuvent vendre leurs produits à un prix qu'elles ont largement déterminé." "De plus, ces sociétés ont, par définition, mis en place de nombreuses barrières à l'entrée et les retours sur capitaux propres ne sont donc pas concurrencés par de nouveaux entrants. Ainsi, plus les ventes augmentent, plus ces sociétés sont à même de protéger leurs marges de profit." "Bank of America Merrill Lynch a remarqué que de nombreuses sociétés sont dans une situation opérationnelle privilégiée : le fait de réaliser des dépenses d'investissements méthodiques signifie qu'une augmentation de leurs ventes entraînera une augmentation de leurs bénéfices. Bien qu'à ce jour les niveaux de capex soient en ligne avec les carnets de commandes actuels, tout renforcement des prévisions de la croissance américaine entraînerait, selon BoAML, une hausse des dépenses d'investissements." "Les faibles dépenses d'investissements prévues pour 2011 semblent dès lors anormales. Le danger reste que des investissements plus élevés entrainent une baisse de la rentabilité économique ce qui aurait des conséquences négatives sur les marges bénéficiaires. Par conséquent, il est préférable d'investir dans des sociétés bien gérées avec des modèles d'entreprises efficients." "Un bon exemple de ce type de sociétés est Kone, l'ascensoriste finlandais. Les entrepreneurs du BTP choisissent, pour des raisons de sécurité et de salubrité, cette société en laquelle ils ont confiance. Un oligopole existe donc sur le marché des ascenseurs, conférant à Kone une bonne liberté de fixation des prix, d'autant plus qu'une grande partie de ses ventes est liée à des contrats de maintenance. La société, assurée que ses bénéfices se maintiendront, peut cependant toujours participer à la reprise économique, le volume de ses ventes d'équipement d'ascenseurs reste sensible aux tendances économiques générales." "Le scepticisme relatif aux bénéfices réalisés semble avoir entraîné une disparité entre ce qui apparaît comme une valorisation juste aux yeux du marché et la valorisation auxquelles les entreprises méritent d'être échangées. En fait, il est possible d'affirmer qu'une telle disparité existe au niveau des classes d'actifs. Il est possible d'obtenir un rendement plus élevé en détenant des actions européennes (3,5% sur le FTSE World Europe ex UK Index au 31 août 2010) que des obligations d'état à 10 ans allemandes (2,1%)." "Par le passé, à chaque fois que les actions ont apporté de meilleurs rendements cela laissait sous-entendre une meilleure valorisation des actions. Dans un marché européen (hors Royaume- Uni) qui s'échange à tout juste 10,4x les bénéfices (à 12 mois), les investisseurs semblent voir un avenir plutôt morose pour les bénéfices. Tant que durera cette période d'incertitude, les valorisations des sociétés européennes devraient rester relativement accessibles, la reprise longuement attendue dans le secteur des fusions et acquisitions n'ayant pas encore eu lieu." "Même si les liquidités augmentent et si les valorisations et les rendements des flux de trésorerie disponible des concurrents atteignent des niveaux intéressants, l'activité de fusion et acquisition devrait être un bon moyen d'accroître ses bénéfices et ses parts de marché. Combien de temps avant que les occasions ne soient trop belles pour être manquées ?" AUT/ALO