VILMORIN a conclu un crédit syndiqué de 300 millions d'euros

02/11/2010 - 16:38 - Option Finance

(AOF) - Vilmorin vient de conclure la mise en place d'un crédit syndiqué de 300 millions d'euros, à échéance d'octobre 2015. Celui-ci met fin par anticipation au précédent financement syndiqué, dont l'échéance était initialement fixée à juin 2011. Conclu à des conditions de marché favorables, ce nouveau crédit syndiqué apporte une flexibilité financière accrue dans la conduite des projets de croissance externe, a indiqué le quatrième semencier mondial. La transaction a été réalisée sous forme de club deal auprès d'un syndicat bancaire, composé de dix institutions financières françaises et internationales. Elle a été dirigée par Le Crédit Lyonnais et le Crédit Agricole Centre France en tant que coordinateurs. Après le succès de son augmentation de capital de 200 millions d'euros réalisée au cours de l'exercice 2009-2010, cette opération vient renforcer les capacités financières de Vilmorin dans une perspective volontariste d'accélération de son développement, a ajouté le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Vilmorin, quatrième semencier mondial, a défini trois axes majeurs de développement : accélérer la croissance dans certaines régions, notamment l'Asie, gagner des parts de marché dans le maïs grâce à l'innovation en commercialisant ses propres traits OGM et renforcer son leadership sur le marché du blé avec des semences à forte valeur ajoutée. - Les tendances de fond du secteur sont porteuses : évolution démographique, changement des modes alimentaires et réduction des surfaces cultivées dans le monde. - Afin d'améliorer sa rentabilité, le groupe a engagé un processus d'optimisation de son portefeuille produits, avec un recentrage stratégique sur les marchés professionnels. - Les tendances pour les semences potagères (deux fois plus margées que les semences grandes cultures) restent très favorables. C'est aussi un axe de développement. - Les efforts de Vilmorin en R&D sont importants, l'objectif étant de pouvoir développer à l'horizon 2014 ses propres plantes transgéniques de soja ou de maïs. Le budget de R&D représente 12% du chiffre d'affaires (dont un quart dédié aux biotechnologies) et le groupe multiplie les partenariats pour améliorer les caractéristiques des semences commercialisées.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement reste difficile. Malgré un rebond, les cours des céréales n'ont pas tous retrouvé les plus hauts d'avant crise. - Le groupe a encore de grandes marges de progrès face à l'américain Pioneer, leader du marché du maïs en Europe. - Le marché du maïs est très volatil aux Etats-Unis, où Vilmorin réalise près de 25% de ses ventes dans l'activité grandes cultures. - Le groupe est soumis aux aléas climatiques. Son activité est par ailleurs saisonnière. - Le groupe dispose toujours d'une faible visibilité sur les arbitrages qui seront réalisés entre semences de fermes et semences commerciales et entre maïs/soja. - L'augmentation de capital lancée au printemps 2010 sera plus dilutive que prévu. Cette opération, qui n'était pas destinée à financer une acquisition, a suscité des interrogations de la part des investisseurs.

Comment suivre la valeur

- La valeur ne fait plus partie du SBF 120 depuis le 20 septembre. - Les résultats de Vilmorin dépendent de l'évolution des surfaces cultivées, elle-même liée à la consommation de légumes par habitant, qui est notamment influencée par la hausse du niveau de vie. Les conditions climatiques sont également importantes. - Le groupe est sensible à la volatilité des prix des matières premières agricoles. - La bataille des grands semenciers mondiaux sur le maïs et le blé s'accentue. La complexité accrue dans l'élaboration des futures semences génétiques requiert des capitaux considérables et demande également de fortes implantations commerciales. L'augmentation de capital récente est donc une nécessité pour Vilmorin. - La stratégie de partenariat et de sélectivité menée par le groupe est pour l'instant efficace mais, à terme, la concentration dans le secteur pourrait se poursuivre afin d'accentuer les synergies et d'approcher les budgets des trois premiers du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le contexte est marqué par une volatilité des cours des matières premières. Les industriels de l'agroalimentaire s'adaptent en faisant preuve d'inventivité, à la fois sur le plan de leur portefeuille de produits et dans leurs relations avec les consommateurs. Selon certains spécialistes, plus de 80.000 innovations ont été recensées au niveau mondial l'an passé dans le domaine alimentaire, soit 15% de plus qu'en 2008. Le mouvement s'est poursuivi sur le premier semestre 2010. Les grands groupes cherchent ainsi à susciter l'appétit des consommateurs et à se différencier des marques de distributeurs. Côté débouchés, les industriels de l'agroalimentaire recherchent des relais de croissance en France en dehors des grandes surfaces, qui leur imposent une pression croissante. FTB/ACT/