Le QE profitera au mieux aux actifs libellés en dollars

02/11/2010 - 17:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les annonces de résultats du troisième trimestre aux Etats-Unis se déroulent très bien : 67% des groupes (sur la base de la capitalisation) ont annoncé les leurs, dont 68% ont publié des résultats supérieurs aux prévisions et 14% des résultats inférieurs. Les bénéfices sont impressionnants car ils ont été freinés par les moindres profits de Wall Street. De plus, les chiffres d'affaires semblent conformes ou supérieurs au consensus", affirme JP Morgan AM. Le gestionnaire estime par ailleurs que le nouveau geste de la Fed, attendu cette semaine, bénéficiera au mieux aux actifs en dollars. "A l'agenda de la semaine figurent les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, la réunion du FOMC mercredi, les enquêtes PMI et les créations d'emplois outre-Atlantique. Il n'est donc pas surprenant que la semaine passée ait été une semaine d'attente d'événements importants. On a observé un reflux bienvenu du battage autour de l'assouplissement quantitatif (AQ) et de son impact sur le prix des actifs." "Nous étions en effet inquiets de l'ampleur des anticipations et de la vulnérabilité de la Fed à une déception des marchés. Néanmoins, un léger sentiment d'inquiétude subsiste, les investisseurs étant dans l'attente de ce qu'ils tiennent pour acquis : l'annonce d'un nouvel AQ lors de la réunion du FOMC cette semaine. Tout aussi inquiétant est le sentiment qu'une nouvelle phase d'AQ serait une bonne chose car le mécanisme de transmission d'une telle mesure est d'agir sur le prix des actifs pour stimuler l'économie." "Ce postulat quant au caractère inévitable de l'AQ peut être expliqué par la différence entre les présidents de la Fed Alan Greenspan et Ben Bernanke, en matière de clarté de communication. Alors que la Fed d'Alan Greenspan était connue pour son opacité (et c'est certainement une coïncidence si le grand homme est un modèle de clarté dans ses observations de marché depuis qu'il a quitté son poste), la Fed de Ben Bernanke s'est voulue extrêmement claire. Ces dernières semaines qui ont servi à préparer le terrain pour une possible seconde phase d'AQ pourraient servir à une future étude de cas en matière de stratégie de communication et de capacité à ancrer les anticipations des décideurs." "Toutefois, trop de clarté peut avoir son revers. Si réduire l'incertitude aide à atténuer la volatilité, les marchés anticipant ainsi tout changement de la politique monétaire, trop de réduction de l'incertitude pourrait conduire à un résultat déstabilisant si le changement de politique monétaire n'était pas conforme aux attentes ou si les investisseurs finissaient par mal comprendre les propos officiels. C'est avec ces éléments de réflexion à l'esprit que nous débutons la semaine. " "Ce possible moment crucial pour les marchés est une bonne occasion de replacer les événements de la semaine à venir dans leur contexte historique." Le gestionnaire observe que "les solides rebonds des marchés ont tendance à se produire au cours de l'année qui suit une crise bancaire. En effet, en nous fondant sur notre échantillon de douze pays, nous avons observé que les rebonds des marchés actions étaient, en moyenne, de 78% en devises fortes. Mais l'observation la plus préoccupante ayant résulté de cette étude est que la récente hausse des marchés, qui a suscité un vif enthousiasme auprès des investisseurs, a juste ramené le marché américain en haut d'une nouvelle tendance baissière". "La leçon à tirer est donc que si l'AQ est susceptible de donner un coup de fouet aux prix des actifs en dollars, les performances en devises fortes sont appelées à demeurer inférieures - ce n'est pas étonnant que les investisseurs internationaux aient un biais en faveur de leur pays d'origine. Par-dessus tout, cela vient étayer l'argument selon lequel la massive augmentation des bilans des banques centrales représente une forme d'illusion monétaire." AUT/ALO