NICOX supprime 50% des effectifs du siège de Sofia Antipolis

03/11/2010 - 09:26 - Option Finance

(AOF) - NicOx réalisé sur les neuf premiers mois de l'exercice une perte nette de 37,8 millions d'euros contre une perte de 39,9 millions d'euros un an plus tôt. La société de biotechnologie a réduit ses pertes en raison de la forte hausse de son chiffre d'affaires. Ce dernier est de 7,4 millions d'euros contre 1,1 million d'euros pour la même période en 2009. Ce chiffre d'affaires provient du paiement initial de licence reçu de Bausch + Lomb au premier trimestre 2010, conformément à l'accord conclu en mars. Mais, aucun chiffre d'affaires n'a été reconnu au troisième trimestre. Au 30 septembre 2010, la trésorerie et les équivalents de trésorerie de la Société totalisent 115,9 millions d'euros, contre 148,3 millions d'euros au 31 décembre 2009. Eric Castaldi, Directeur Financier de NicOx, a déclaré : "nos efforts continus pour maintenir notre position de trésorerie devraient permettre une diminution significative de notre consommation de trésorerie en 2011. Celle-ci devrait s'élever à environ un tiers de la consommation attendue pour l'année 2010. L'estimation de la consommation de trésorerie pour 2011 porte uniquement sur les charges opérationnelles actuellement anticipées de la société". Suite à la lettre de réponse négative de la FDA reçue en juillet 2010 au sujet de la commercialisation de son anti-inflammatoire Naproxcinod, NicOx a décidé de se concentrer sur la conservation de sa trésorerie et la redéfinition de ses priorités stratégiques. Ces priorités incluent la recherche active d'opportunités appropriées d'opérations de fusion-acquisition et de nouvelles alliances sur les programmes existants ; la finalisation du processus d'enregistrement européen ; la préparation du Naproxcinod pour sa potentielle future commercialisation en Europe ; la recherche de partenaires commerciaux potentiels en Europe et dans le reste du monde et la focalisation des ressources internes de recherche sur les programmes les plus prometteurs. Afin d'atteindre ces objectifs stratégiques, NicOx a mis en place un plan de restructuration dans le cadre duquel ses bureaux américains à Warren (New Jersey) ont été fermés, comme annoncé le 4 août 2010. La société a également décidé de réduire d'approximativement 50 % ses effectifs à Sophia Antipolis et, par ailleurs, la filiale italienne de NicOx basée à Bresso envisage actuellement une restructuration potentielle du centre de recherche.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- NicOx, société de biotechnologie niçoise, est spécialisée dans la recherche et le développement de composés donneurs d'oxyde nitrique destinés essentiellement au traitement des inflammations et des maladies cardiométaboliques. - Nicox travaille depuis plus de dix ans sur le Naproxcinod, un anti-inflammatoire contre l'arthrose du genou et de la hanche, arrivé en fin de développement clinique. - NicOx a des partenariats stratégiques avec un ensemble de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Pfizer et Merck & Co. La société vient d'élargir son accord avec ce dernier. - Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) détient 5,1% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Le futur de la société reste dépendant de son produit phare, le Naproxcinod. C'est le seul produit en phase III d'essais cliniques, l'étape avant la commercialisation. Il représente plus de 80% de la valorisation de boursière. Le pipeline de Nicox est donc déséquilibré, ce qui accentue la volatilité du titre. - Le comité consultatif de la FDA (autorité de santé américaine) n'a pas approuvé le Naproxcinod pour une mise sur le marché américain. C'est un coup dur pour le groupe. - Le partenariat que la biotech niçoise espérait signer mi-2009 pour commercialiser ce produit aux Etats-Unis ne verra donc pas le jour. Nicox a d'ailleurs décidé début août de fermer ses bureaux aux Etats-Unis. - La décision de la FDA pourrait influencer celle de l'autorité européenne dans sa décision de mise sur le marché malgré son indépendance. - La visibilité va rester très faible sur le dossier. NicOx devra lancer de nouveaux essais cliniques sur le Naproxcinod, coûteux en temps et en argent.

Comment suivre la valeur

- Seule une éventuelle approbation du Naproxcinod en Europe viendrait éclaircir l'avenir aujourd'hui assombri de NicOx. Mais cette approbation n'interviendrait au mieux que mi-2011. - NicOx va par ailleurs engager de nouvelles discussions avec la FDA aux Etats-Unis. Le laboratoire de biotechnologie garde l'espoir de réussir la mise sur le marché américain du Naproxcinod. - Les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes qui ne dégagent pas encore de résultat, qui sont dépendantes de subventions ou d'accords avec des laboratoires. Investir dans une biotech est donc risqué. C'est un secteur très volatile et spéculatif. NicOx en est une parfaite illustration. Ancienne star de la biotech, elle est désormais boudée des investisseurs. - Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement, avant d'être commercialisées (si leur efficacité est prouvée chez l'homme). Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/