BNP PARIBAS : résultats trimestriels supérieurs aux anticipations

04/11/2010 - 08:38 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a réalisé un résultat net part du groupe de 1,9 milliards d'euros, en hausse de 46%, et un résultat d'exploitation de 3,014 milliards d'euros, en augmentation de 29,6%. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient un bénéfice net de 1,744 milliard d'euros. Le coût du risque a baissé de 46,9% à 1,222 milliard d'euros tandis que le produit net bancaire a augmenté de 1,8% à 10,856 milliards d'euros. En commentant ces résultats, Baudouin Prot, Administrateur Directeur Général, a déclaré : " BNP Paribas réalise une très bonne performance, avec un rebond des résultats de la banque de détail et un maintien à haut niveau des performances de Corporate and Investment Banking et d'Investment Solutions. Il a ajouté Concernant l'intégration de Fortis que les synergies réalisées étaient en avance de plus de six mois sur le plan annoncé. Au 30 septembre 2010, le ratio common equity Tier 1 a atteint 9%, en hausse de 100 points de base depuis le début de l'année. Le ratio Tier 1 s'élève à 11,2%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Coût du risque : Le coût du risque est constitué de l'ensemble des coûts inhérents aux risques : risques de change, de défaillance, ou encore de crédit. L'ensemble de ces risques représente un coût, qui s'explique par l'obligation de provisionner les comptes en cas de litiges dans leurs valeurs. Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.

Les points forts de la valeur

- BNP Paribas est devenue une véritable banque européenne depuis le rachat de Fortis et la première banque de dépôt du continent. Avec deux marchés domestiques en plus, le groupe a 540 milliards d'euros de dépôts, soit la base la plus importante de la zone euro. Il devient aussi numéro 1 en banque privée et numéro 4 en gestion d'actifs pour la zone euro. - Ce leadership lui permet de bénéficier d'une situation de liquidité favorable et d'être peu dépendant du marché interbancaire. - BNP Paribas fait partie des groupes bancaires de taille mondiale qui ont le mieux traversé la crise. - Le groupe a enregistré, dans un contexte économique pourtant dégradé, d'excellents résultats en 2009 grâce à de bonnes performances opérationnelles dans l'ensemble de ses activités. - Anticipant le nouveau cadre réglementaire " Bâle III ", le groupe a pris soin d'augmenter ses fonds propres, afin d'éviter notamment une augmentation de capital. - La banque est l'un des établissements les plus vertueux sur le plan des bonus versés aux opérateurs de marché en 2009. La part des revenus allouée aux rémunérations dans la banque de financement et d'investissement a été ramenée de 40% à 27,7% l'an dernier. - Le groupe redistribue environ un tiers de ses résultats en dividende.

Les points faibles de la valeur

- Bien que sortie renforcée de la crise, par comparaison aux autres acteurs du secteur, la banque est très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier depuis 2008. - Les inquiétudes sur le secteur sont persistantes. Même si les règles annoncées par le Comité " Bâle III " mi-septembre ont soulagé, avec des ratios prudentiels dans le bas de la fourchette des attentes, les marchés s'interrogent sur la validité des " stress tests " (tests de résistance) menés en Europe. Certains estiment qu'ils minimisent le risque pris par certaines institutions. - Les inquiétudes sur la dette souveraine des Etats périphériques de la zone euro pèsent également sur la valeur. Mais les engagements commerciaux de BNP Paribas en Grèce et son exposition à la dette du pays sont très limités par rapport à la taille de la banque.

Comment suivre la valeur

- Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur. - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail. - Le coût du risque reste à surveiller. - Surveiller également la mise en place du dispositif "de Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées. FTB/ACT/