M6 : hausse de 7,3% du chiffre d'affaires au troisième trimestre

05/11/2010 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - M6 a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires consolidé en hausse de 7,3% à 317,7 millions. La société (chaîne M6, chaînes numériques, Internet) a vu ses recettes publicitaires bondir de 19,7% à 163 millions d'euros, dont 113 millions (+19,3%) pour la seule chaîne M6. A fin septembre 2010, M6 atteint un chiffre d'affaires de 1,0598 milliard d'euros, en augmentation de 8,8%. Après un trimestre marqué par une nouvelle croissance de ses activités, le groupe rappelle néanmoins que la base de comparaison du quatrième trimestre sera la plus difficile de l'année, compte tenu d'une meilleure tenue publicitaire dès le mois d'octobre 2009.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes. - M6 s'efforce depuis plusieurs années de limiter sa dépendance vis-à-vis du marché publicitaire, dont la croissance est faible, en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est désormais équivalent à celui de la publicité. - M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcé dans le domaine de la TNT (W9, Paris Première, TF6...). Les services de télévision de rattrapage (catch up TV) constituent également un moyen de récupérer une partie de l'audience. - Le groupe souhaite poursuivre sa stratégie de diversification et de relais de croissance. - La structure financière du groupe est saine. M6 affiche une trésorerie nette positive à fin juin, malgré la distribution d'un dividende exceptionnel après la cession de la participation dans Canal+.

Les points faibles de la valeur

- M6 n'est présent que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux. - La visibilité reste faible sur la tendance du marché publicitaire en 2010. - Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance. - En raison de sa présence sur plusieurs canaux, M6 cumule les coûts de diffusion, ce qui constitue une charge supplémentaire. - M6 recherche des cibles dans les domaines de la TNT, des droits audiovisuels et d'Internet. Mais aucune acquisition n'est à attendre pour le moment, faute d'opportunités significatives. - La distribution d'un dividende exceptionnel, suite à la sortie du capital de Canal+, démontre le manque d'opportunité d'investissements. - Même si les groupes médias français seront les principaux bénéficiaires de l'ouverture du marché des paris en ligne, à travers les recettes publicitaires et les partenariats/joint-venture avec ses acteurs, M6 devrait offrir un effet de levier moins important sur cette thématique. - Le groupe a fait le choix de ne pas acquérir de droits pour la Coupe du Monde et a un cadre réglementaire plus contraignant avec son club des Girondins de Bordeaux.

Comment suivre la valeur ?

- Les groupes de télévisions sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrents, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est également très importante. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. - Une concrétisation de la stratégie de croissance externe est considérée comme le principal catalyseur en Bourse pour les prochains mois. - La société attend le canal compensatoire qui lui est promis pour lancer une nouvelle chaîne généraliste en novembre 2011.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier. FTB/ACT/