EUROTUNNEL doublé par un consortium sur la ligne à grande vitesse

05/11/2010 - 16:01 - Option Finance

(AOF) - C'est finalement un consortium regroupant plusieurs fonds canadiens, et non Eurotunnel, qui ont décroché l'exploitation de l'unique ligne à grande vitesse du Royaume-Uni. Ce consortium a déboursé 2,4 milliards d'euros pour l'exploitation pendant 30 ans de cette ligne, qui relie Londres au tunnel sous la Manche. OMERS et OTTP, les deux fonds en question qui se sont regroupés pour participer à l'appel d'offre, viennent de la province de l'Ontario.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Après des années de déboires financiers qui l'ont mené au bord de la faillite, Eurotunnel est désormais apte à dégager des profits et donc à distribuer des dividendes. - A l'issue de la restructuration financière menée courant 2007, l'endettement net, qui culminait à 9,2 milliards d'euros, a été réduit de moitié. La charge d'intérêt, qui asphyxiait auparavant l'entreprise, ne pèse plus sur son exploitation. - Le modèle économique d'Eurotunnel - celui d'une concession à long terme avec le droit d'exploiter le tunnel court jusqu'en 2086 - devrait enfin générer des cash-flows récurrents. - L'un des atouts majeurs d'Eurotunnel tient au fait que les investissements en infrastructures, très coûteux, ont été effectués. - L'entreprise jouit d'une structure de coûts allégée, dont les charges sont principalement liées à l'entretien des installations et équipements. - Eurotunnel est l'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole. - Depuis le regroupement des actions (1 pour 40 anciennes), le tour de table, qui ne comptait auparavant que des investisseurs particuliers, très souvent contestataires depuis l'introduction en Bourse en 1987, est mieux équilibré avec désormais de plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%). - Cet intérêt grandissant récompense un long travail de redressement qui a permis au titre de changer de statut boursier et de ne plus être considéré comme un penny stock. Les volumes d'échanges quotidiens se sont étoffés. La valeur a intégré le CAC Next 20 le 21 juin 2010. - Une dizaine d'analystes financiers suivent désormais la valeur, ce qui atteste la crédibilité gagnée par l'entreprise.

Les points faibles de la valeur

- Eurotunnel n'échappe pas à la dégradation de la conjoncture économique. - Un résultat net positif en 2010 est conditionné au déblocage du versement des indemnités par les assurances pour couvrir les pertes d'exploitation liées à l'incendie du tunnel en septembre 2008. Dans le cas contraire, Eurotunnel restera encore déficitaire et le dividende suspendu. Les versements sont pour l'instant suspendus en raison d'un litige avec la SNCF. - Le rapport de la commission d'enquête a mis en évidence les manquements d'Eurostar lors de la série de pannes intervenue avant Noël 2009. Le groupe va devoir investir 34 millions d'euros pour mettre en oeuvre les recommandations. - Les investisseurs particuliers restent très méfiants envers la valeur.

Comment suivre la valeur

- Auparavant spéculative, Eurotunnel est appelé à devenir à terme une valeur de rendement à l'instar des autres concessionnaires cotés. - L'exploitant du tunnel sous la Manche tire l'essentiel de son chiffre d'affaires du transport de passagers via les navettes et les trains Eurostar et est donc sensible à la conjoncture économique et aux flux touristiques. - Il peut par ailleurs bénéficier de report de la demande suite à des éventuels blocages du trafic aérien. - A suivre également les initiatives du groupe pour croître dans le fret ferroviaire. - Un rebond de la livre sterling face à l'euro avantage le groupe. - Le projet de privatisation par le gouvernement britannique du High Speed One, la ligne de train à grande vitesse entre Londres et le tunnel, est à suivre. Le consortium GB Speed Rail formé de Groupe Eurotunnel et de ses principaux actionnaires, la banque américaine Goldman Sachs et l'assureur britannique Prudential, a été admis à concourir pour le rachat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux entreprises

En France, l'emploi intérimaire, qui a commencé à redémarrer fin 2009, a continué sa progression, en juin. Le rythme a été un peu supérieur aux mois passés, avec une hausse de 1,3% sur un mois et de 24,8% sur un an. L'augmentation avait été plus faible au mois de mai (+0,3% sur un mois et +22,8% sur un an) mais à peu près équivalente en avril (+1,7 % sur un mois et +24,6 % sur un an). Cette donnée n'est pas spécifique à la France car l'intérim se redresse également à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. C'est ce que confirment les chiffres publiés par le leader mondial du secteur, Adecco. Il a bénéficié d'une croissance de 16% de son chiffre d'affaires en juillet et août. Selon le groupe le taux de pénétration sur le marché du travail de la part de l'intérim remonte aux États-Unis. Il avait chuté à 1,3% pendant la crise et se situe désormais à 1,6%. FTB/ACT/