CAPGEMINI veut se renforcer dans des géographies à forte croissance / AOF

05/11/2010 - 17:31 - Option Finance

(AOF) - Capgemini a publié hier un chiffre d'affaires de 2,105 milliards d'euros et une croissance organique de 2,5% au titre du troisième trimestre. Mais les investisseurs ont surtout retenu les perspectives prudentes du groupe de conseil et de services informatiques. Capgemini a indiqué qu'il tablait sur une croissance organique comprise entre 3,5% et 3,7% au second semestre. Or en juillet, Capgemini visait une croissance organique située entre 3% à 5%. L'Agence Option Finance a interviewé Nicolas Dufourcq, directeur général adjoint et directeur financier du groupe Capgemini.

Quels sont vos commentaires sur votre activité au troisième trimestre ?

Le 3ème trimestre marque pour nous un retour de la croissance : notre chiffre d'affaires progresse de 8,2% à taux de change et périmètre courants et de 2,5% en organique. Dans leur ensemble, ce que l'on appelle les activités de projets - c'est-à-dire l'intégration de systèmes, le conseil et Sogeti - progressent de 5,8% alors qu'elles baissaient de 5,9% au 1er semestre. Ensuite, une mention particulière pour notre unité Services financiers (au sein de l'intégration de systèmes). Elle affiche une progression remarquable : +30% au 3ème trimestre. Nous profitons, en effet, à plein de l'acquisition et de l'intégration réussie de la société Kanbay. Dernière remarque, cette fois-ci sur le plan géographique, c'est aux Etats-Unis que la reprise de la demande pour les activités de projets est la plus manifeste : elles augmentent de plus de 20%. Pour ce qui est de nos prises de commandes, elles progressent de 14,6%. Quelques exemples de contrats signés ce trimestre : dans le conseil, RWE Power AG ou Eurizon Vita ; dans le métier de l'intégration de systèmes, la Maif ou le Crédit Agricole, ou encore le ministère hollandais de la Défense ; enfin en infogérance, Nokia Systems Networks, Anglian Water ou EDF Energy. Enfin, un point sur nos recrutements. Nous avons franchi le cap symbolique des 100 000 collaborateurs au cours de ce trimestre. Nos effectifs onshore ont progressé de 2% par rapport au 31 décembre 2009. Et nos forces offshore ont poursuivi leur montée en puissance : elles représentent désormais 37% de notre effectif total.

Quand votre activité de Conseil renouera-t-elle avec la croissance et quelles sont les actions que vous mettez en oeuvre pour y parvenir ?

Je voudrais d'abord souligner que nous réalisons une très belle performance dans le Conseil en France avec une croissance de 10% au 3ème trimestre. Nous avons par ailleurs signé des contrats significatifs au cours du trimestre, par exemple avec RWE Power AG dans le secteur de l'énergie en Allemagne ou encore avec Eurizon Vita dans le secteur financier en Italie. Si notre activité Conseil reste globalement en baisse au 3ème trimestre, c'est essentiellement lié au fait que nous n'avons repris que plus tardivement nos recrutements sur ce métier, après un gel initié l'année dernière afin d'adapter nos ressources à une demande réduite des clients. En 2011, nous allons non seulement accroître nos recrutements, mais aussi diversifier notre portefeuille de services pour nous adapter à la demande des clients. Au Royaume-Uni, notamment, nous nous développons dans différents secteurs au détriment du secteur public.

Après votre acquisition de CPM Braxis, quelles sont vos priorités en termes de croissance externe ?

Le 3ème trimestre a en effet été marqué par une acquisition porteuse de croissance : celle de CPM Braxis, la première société de services informatiques d'origine brésilienne. Nous avons résolument renforcé nos positions sur un marché en plein boom. Pour l'avenir, nos priorités n'ont pas changé : nous prospectons toujours avec un double objectif. D'une part, nous renforcer dans des géographies à forte croissance et aux Etats-Unis. D'autre part, booster notre potentiel sur les segments prometteurs du marché, y compris en Europe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Capgemini est parvenu à contenir la baisse de son chiffre d'affaires grâce à la stabilité de son activité infogérance, et à sa présence récemment renforcée dans le secteur public et dans celui de l'énergie et des " utilities ", où la demande est restée plus soutenue. - Capgemini recourt de façon croissante à l'offshore, ce qui lui permet de proposer des prestations à moindre coût en améliorant ses marges. - Capgemini mise beaucoup sur de nouvelles offres pour doper son chiffre d'affaires et sa rentabilité. En proposant à ses clients des projets plus stratégiques et intelligents, Capgemini s'assure aussi de leur fidélité. - Son bilan est solide avec, à fin 2009, une trésorerie nette de 1,269 milliard d'euros, plus élevée que ce qu'attendait le marché. - La priorité de la SSII est de racheter des sociétés aux métiers complémentaires ou situées dans des pays où Capgemini n'est pas assez présent.

Les points faibles de la valeur

- Les SSII sont soumis à un environnement déflationniste. - La présence du groupe dans les pays émergents est inférieure à celle des grands acteurs du secteur. - Le groupe est très sensible à l'évolution de la livre sterling car il réalise une part importante de son activité en Grande-Bretagne. - Du fait d'une détérioration des résultats, le dividende par action a été réduit de 20% à 0,8 euro.

Comment suivre la valeur

- Comme pour toute SSII, les performances de Capgemini sont sensibles aux dépenses informatiques engagées dans les entreprises, aux effectifs et au niveau d'intercontrats. - Suivre les acquisitions, d'autant que le groupe a affirmé sa volonté de rester actif dans ce domaine. - Capgemini est également une cible potentielle pour un acteur indien souhaitant s'implanter en Europe ou pour un groupe américain. Les rumeurs sont récurrentes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. FTB/ACT/