Capitaliser sur acquis de performance en surfant sur la vague haussière

09/11/2010 - 18:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "A deux mois de la fin d'année, et après une rentrée porteuse pour tous ceux qui ont réinjecté du risque en portefeuille en cours d'été, la question du choix d'allocation tactique pour clore l'exercice 2010, peut être abordée de deux manières : capitaliser sur l'acquis de performance en se laissant porter par la vague haussière actuelle, ou sécuriser cette performance sur les deux mois restants. Nos portefeuilles diversifiés flexibles affichent environ 5% de performance YTD, captés avec une volatilité contenue à 7% et nous avons retenu la première option", note UFG-LFP. "Nous continuons ainsi à mettre en place des choix plus offensifs, en particulier sur la poche actions pondérée à 43%, dont 13% sur les zones émergentes, 7% aux Etats- Unis et 20% en Europe. La poche obligataire est elle-même investie sur des supports plutôt risqués, avec une proportion de 5% de dettes émergentes, 12% de High Yield et un rendement courant de portefeuille assuré grâce à une large poche de crédit Investment Grade." "Nous envisageons enfin, pour les portefeuilles dont l'horizon de placement et la liquidité l'autorisent, d'arbitrer progressivement une partie de ces obligations privées vers des placements immobiliers de rendement. Ce choix est dicté par la conjonction de facteurs qui nous apparaissent plutôt positifs à horizon du 1er trimestre 2011." "Tout d'abord notre scénario macro-économique central de fléchissement sans réelle rechute de l'activité mondiale, nous semble se confirmer comme développé en page centrale de cette lettre. Notre seule vraie déception concerne les Etats-Unis où le redressement sur le front immobilier reste très laborieux et pollué par le contentieux sur les saisies et où la confiance des ménages reste fragile. En revanche la Chine surprend favorablement avec près de 10% de croissance au 3e trimestre et le rebond du Royaume-Uni dépasse nos attentes." "Dans cette phase de convalescence, les entreprises sont clefs, notamment via l'influence très positive de l'investissement. (...) les premiers résultats du 4e trimestre sont de très bonne facture et nous confortent dans l'idée qu'elles constituent aujourd'hui un actif de qualité, faiblement valorisé car complètement délaissé, et qu'elles offrent souvent, modulo sélectivité, une bonne visibilité en termes de performance." "Coté taux, les premiers effets de choix monétaires divergents de part et d'autre de l'Atlantique se mettent en place avec quelques surprises ! (...) la pente de la courbe américaine s'accroît, tandis qu'en Europe le drainage des liquidités par la BCE normalise l'EONIA vers 1%, ce qui change assez nettement la donne sur le portage des taux gouvernementaux les plus bas... qui nous semblait déjà ténu. Le salut obligataire est donc ailleurs, sur la dette privée, ce qui nous ramène aux entreprises." "Enfin, les avancées récentes entre France et Allemagne sur la mise en place d'un FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) permanent modulo sanctions automatiques pour les pays en dérapage, sont porteuses d'espoir à terme, mais nécessiteront une révision des traités... long chemin semé d'embûches qui passe éventuellement par un mécanisme de faillite ordonnée d'un Etat via restructuration de sa dette. Ou comment responsabiliser les prêteurs tout en maintenant la confiance dans la zone euro, tout un programme !" "Le ralentissement de l'économie mondiale est désormais visible sur la plupart des indicateurs mondiaux disponibles. La production de pétrole brut de l'ensemble des pays producteurs est à peu près stabilisée depuis le début de l'année. La production mondiale d'acier s'est retournée au printemps et elle est retombée de 120 millions de tonnes il y a six mois (ce qui était un pic historique, au-dessus du niveau de début 2008) à environ 110 millions de tonnes. La production mondiale d'aluminium a légèrement reculé. Ces retournements, qui portent sur des produits intermédiaires, donnent une image amplifiée du mouvement moyen de l'économie. Il faut les interpréter comme des signes non pas d'un arrêt de l'expansion mondiale mais d'un réel changement de tendance." "Celui-ci s'observe notamment sur la production industrielle agrégée des 50 principaux pays (connue jusqu'au mois d'août) dont le rythme de progression est revenu de 10% l'an à 6% l'an sur les trois derniers mois. C'est un ralentissement, mais on est loin d'une rechute. La Chine se distingue par le fait qu'elle publie ses premières estimations du PIB avant tout le monde (en glissement sur un an). Cette première estimation, retraitée pour passer au taux de variation d'un trimestre au suivant, donne un rythme d'accroissement annualisé du PIB chinois de près de 12% au premier trimestre 2010, 7% au deuxième et 8% au troisième trimestre." "Il y a bien eu ralentissement mais celui-ci ne se serait pas accentué au troisième trimestre. La consommation des ménages augmente un peu moins vite que le revenu, l'investissement progresse toujours rapidement, soutenu par les derniers effets du plan de relance. Les exportations ont un peu fléchi. En Europe (zone euro), la production industrielle poursuit son rattrapage. Le taux d'utilisation des capacités de production est revenu à son niveau moyen du passé. La forte poussée de consommation des ménages des années 2005 à 2007 a été effacée par le recul de 2008. Les ventes au détail ont retrouvé un rythme positif, proche de la tendance de la période 2001-2004. Le climat des affaires dans la construction amorce une légère remontée. L'indice des directeurs d'achat dans les activités de services se tassent un peu. Au total les enquêtes de conjoncture européennes témoignent d'une progression modérée de l'activité." "La principale menace sur la croissance européenne concerne les exportations en raison du ralentissement mondial et de la hausse de l'euro. C'est aux Etats-Unis que les indices de conjoncture se sont le plus nettement infléchis avec un plafonnement des carnets de commandes de biens durables et un tassement des indices des directeurs d'achat. La production industrielle amorce une inflexion. Il semble que le fort rebond de la production ait conduit à un léger sur-stockage et on peut s'attendre à une pause voire un petit recul de la production industrielle américaine. Il ne faudra pas s'en émouvoir outre mesure car les tendances de la demande finale sont légèrement positives et devraient le rester." "Au total, le ralentissement mondial amorcé au printemps devrait se confirmer et s'accentuer encore un peu plus au cours des prochains mois. Cela écarte à court terme toute menace de remontée du taux d'inflation mondiale qui est repassé d'un peu plus de 3% à un peu moins de 3% au cours des derniers mois." AUT/ALO