Obligations corporate: les émissions confirment le goût retrouvé du risque

10/11/2010 - 10:28 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Comme prévu, la Fed a renforcé le dispositif existant d'assouplissement quantitatif (QE). Dans le contexte actuel de croissance atone et taux très faibles, ces nouvelles mesures vont probablement soutenir le demande en produits de spreads, en raison notamment de la quête d'opérations de portage (yield carry). Si la demande en obligations d'entreprises (corporate) devrait rester soutenue, qu'en est-il de l'offre ?", s'interroge Amundi. "En 2009, les entreprises ont nettement réduit leur dette et renforcé leur bilan dans ce que l'on a appelé la phase d'assainissement. La croissance de la dette est rapidement devenue négative et les niveaux de trésorerie ont atteint de nouveaux plus hauts en valeur absolue ainsi que par rapport aux passifs." "Parallèlement, d'importants volumes d'obligations ont été émis pour rembourser les crédits bancaires et réduire le risque de refinancement à court terme. Les dernières données de la Fed montrent que les entreprises ont cessé d'accumuler des liquidités et décidé d'augmenter leurs dépenses en fusions-acquisitions, investissement et rachats d'actions. Après avoir atteint le creux de la vague et évoluant en phase de début de cycle, les dépenses sont soutenues grâce à la fermeté des cash flows et à la dynamique des bénéfices. La rentabilité des sociétés s'est très nettement améliorée au cours des trois derniers trimestres." "Ainsi, après la phase d'assainissement de 2009, l'année 2010 pourrait être celle de la reprise. Désendettement, trésoreries abondantes et croissance des cash flows, autant de facteurs qui ont permis cette année aux entreprises les mieux notées de freiner leurs émissions nettes de dette. Les émissions obligataires nettes et brutes des sociétés européennes devraient sensiblement ralentir par rapport aux records de 2009. Depuis le début de l'année, le total des émissions brutes des sociétés industrielles européennes les mieux notées, la catégorie Investment Grade (IG) représente environ 40% des niveaux de 2009 et reste inférieur aux volumes moyens observés entre 2006 et 2008." "La tendance au désendettement a également incité les émetteurs financiers à réduire leurs émissions brutes et nettes cette année. En outre, la crise de la dette souveraine a pesé sur la demande en obligations financières au T2.2010 et les banques, pour se financer, ont préféré se tourner vers les obligations sécurisées. Le ralentissement des émissions brutes et nettes ne touche pas uniquement l'Europe mais le monde entier. En 2010, les banques américaines vont probablement connaître leur troisième année consécutive d'émissions nettes négatives, alors que les groupes industriels américains émettent également moins de titres que l'année passée." "Dans l'ensemble, les nouvelles émissions IG ont ralenti mais en 2010 plus de la moitié est venue d'émetteurs notés BBB et non notés, signe de l'augmentation de l'appétit pour le risque. En outre, et contrairement à la tendance du marché des titres IG de qualité, les nouvelles émissions de la catégorie spéculative High Yield (HY) ont accéléré au niveau mondial et ont atteint un montant trimestriel moyen de 71 milliards de dollars au T3, contre 30 milliards il y a un an. Depuis le début de l'année, les émissions HY ont déjà dépassé le total de 2009, ce qui confirme la puissance des facteurs techniques et la recherche de rendement des investisseurs. Malgré le ralentissement global des émissions obligataires, l'appétit pour le risque stimule la demande pour le crédit à haut rendement et les segments les moins bien notés." AUT/ALO