CREDIT AGRICOLE : résultat net supérieur aux attentes

10/11/2010 - 17:58 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 742 millions d'euros, multiplié par 2,6 par rapport au troisième trimestre 2009. Le résultat brut d'exploitation a augmenté de 0,2% à 1,779 milliard d'euros et le coût du risque a reculé de 18,2% à 973 millions d'euros. Le produit net bancaire a progressé de 3,1% à 4,977 milliards d'euros. Le directeur général, Jean-Paul Chifflet, a souligné que ce résultat, qui s'inscrit dans la tendance favorable du 1er semestre, atteint le niveau récurrent mentionné depuis plusieurs trimestres. Le consensus Reuters s'élevait à 669 millions d'euros pour le résultat net. Dans son communiqué, la banque a souligné qu'aucune augmentation de capital n'était envisagée dans le cadre des nouvelles exigences " Bâle III. Concernant ses ratios de solidité financière, Crédit Agricole revendique un ratio Tier 1 de 10 % (contre 9,7 % à fin juin 2010), le ratio Core Tier 1 s'établissant pour sa part à 9,8 % contre 9,1 % à fin juin 2010.

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Les points forts de la valeur

- Crédit Agricole jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, le n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail, parmi les leaders européens du crédit à la consommation, le n°1 en France et en Europe en gestion collective et le n°2 en France et le 11e en Europe en assurance. - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques. - Le groupe est bien capitalisé et une augmentation de capital ne devrait pas être nécessaire, même avec la nouvelle régulation " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige en effet que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

Les points faibles de la valeur

- La banque est très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier depuis 2008. - Les inquiétudes sur le secteur sont persistantes. Même si les règles annoncées par le Comité " Bâle III " mi-septembre ont soulagé, avec des ratios prudentiels dans le bas de la fourchette des attentes, les marchés s'interrogent sur la validité des " stress tests " (tests de résistance) menés en Europe. Certains estiment qu'ils minimisent le risque pris par certaines institutions. Crédit Agricole est notamment pointé du doigt par la presse américaine. - Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale, qui ne représente qu'environ 3% de ses revenus mais près de 15% de son coût du risque, empoisonne son image. Le retour à la rentabilité n'est pas attendu avant 2012. - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise

Comment suivre la valeur

- Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur. - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail. - Le coût du risque reste à surveiller. - Une réflexion est en cours sur l'avenir de la banque. La nouvelle direction dévoilera à la fin de l'année les orientations stratégiques à dix ans. - Surveiller la réduction de la participation dans Intesa Sanpaolo. - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale Emporiki, très compromis avec la crise grecque. - La nouvelle stratégie de la banque sera dévoilé le 15 décembre 2010 pour l'ensemble du groupe Crédit Agricole et décliné à partir du 1er mars sur le plan opérationnel pour CASA. La nouvelle direction semble vouloir mettre davantage l'accent sur la transversalité des métiers avec probablement une meilleure coopération entre CASA et les caisses régionales) et réfléchir à de nouveaux partenariats possibles du type Amundi ou Newedge. Le modèle de banque universelle devrait être abandonné.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées. FTB/ACT/