Métropole Gestion conserve son biais actions et favorise le Japon

12/11/2010 - 10:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - "L'allocation du fonds est restée globalement stable avec une exposition aux actions qui avait été remontée fin août et qui se situe à proximité de 60% de l'encours du fonds. Au sein de celle-ci, une prise partielle de gains a été réalisée sur l'Asie émergente au profit d'un renforcement de l'exposition au Japon. Les actions japonaises constituent actuellement l'accès le meilleur marché à une exposition à la croissance mondiale. Ce pays dispose en effet de champions mondiaux dans la plupart des secteurs concernés par le développement des émergents", affirme Métropole Gestion. "Les actions européennes ont aussi été légèrement renforcées. En matière de devises, l'exposition du fonds au dollar a été diminuée, celle à l'euro et aux devises asiatiques a été augmentée. Le poste actions japonaises est couvert contre le risque de baisse du yen. Le poste obligataire est dominé par les obligations corporate de catégorie investment grade, et par la dette des pays asiatiques", ajoute le gestionnaire. "Le programme de quantitative easing n°2 (QE2) lancé par la Banque Centrale américaine (Fed) le 3 novembre (...) permet donc à la Fed d'acheter tous les mois jusqu'en juin 2011 pour près de 100 milliards de dollar d'emprunts d'Etat. Une façon moderne d'utiliser la planche à billets. Les objectifs principaux affichés par la Fed sont : l'augmentation du niveau d'inflation aux USA, niveau jugé trop faible ; la promotion de la croissance économique américain (par exemple, des taux de prêts immobiliers plus bas faciliteront l'accès à la propriété ou permettront aux propriétaires de renégocier leur emprunt, des taux bas encourageront également les entreprises à investir) ; la stabilisation ou le soutien des prix d'actifs peu liquides (immobilier, dette hypothécaire...)." "Les marchés d'actions ont tout d'abord anticipé et salué cette nouvelle intervention massive. Les taux se sont détendus aux USA et le dollar a baissé (essentiellement contre euro). Ces premières réactions pour l'instant conforme aux souhaits de la Fed sont-elles le signe que le plan va fonctionner ? (...) Cette stratégie de la Fed n'est pas exempte de risques : en rendant ridicule le rendement des obligations, on prive le rentier d'un revenu qui se recyclait dans l'économie ; rien n'indique avec certitude que les liquidités déversées iront bien se fixer à moyen long terme sur les actifs que la Fed cherche à privilégier, et qui sont aussi les moins liquides (le financement des PME et l'immobilier)." "Pour l'instant, ces liquidités se sont d'abord dirigées vers les marchés d'actions en général, les pays émergents et les commodités en particulier - actifs qui ont l'avantage d'être liquides. Rien n'indique non plus que ces investissements sont réalisés dans une optique de moyen/long terme. Il est même probable que ce soit l'inverse. Donc attention à la volatilité dans les mois à venir sur les supports qui profitent le plus du QE2." "L'historique des plans de quantitative easing n'est pas enthousiasmant. Outre un échec au Japon en 2001/2002, c'est aussi parce que le QE1 (1.700 milliards de dollars tout de même) n'a pas été jugé assez efficace que la Fed lance un nouveau round. La Fed indique d'ailleurs que la raison de l'échec japonais est que la banque centrale du Japon n'est pas allée assez vite et assez fort. Dont acte ! Enfin, en cas de résultats médiocres du QE2, ce pilotage pourrait être jugé trop laxiste et entrainer une dégradation de l'actif Amérique dans les allocations internationales." "Mais nous n'en sommes pas là, et pour l'instant, laissons-nous porter par ce retour (en partie forcé) de l'appétit pour le risque. Et ce, d'autant que l'investissement en actions est conforté (sans surprise en ce qui nous concerne) par les publications de résultats du troisième trimestre. Aux USA, ou cette période de publication touche à sa fin, plus de 60% des entreprises ont révélé des chiffres d'affaires supérieurs aux attentes, et plus des 3/4 surprennent avec des profits qui dépassent les prévisions. Quelles conséquences tirons-nous de l'environnement créé par la mise en place du QE2 ?" "Les taux longs ne sont plus fixés par le marché et sont maintenus artificiellement bas. C'est une façon de spolier l'obligataire en manipulant les rendements qui ne reflètent plus les risques. Pour tous ceux qui ont un horizon au-delà de mi-2011, l'investissement obligataire souverain triple A en Europe et aux USA est devenu particulièrement incertain. L'ouverture d'une séquence probablement plus volatile pour les matières premières alimentaires et énergétiques, en relation avec des investissements réalisés à court terme. Cette volatilité pourrait s'étendre à d'autres classes d'actifs, notamment en 2011. En effet, le terme de l'injection des liquidités a été fixé en juin 2011. Il est donc probable que, vers le milieu du premier semestre 2011, les interrogations débutent sur ce qui adviendra à partir du 1er juillet prochain." "Les pays émergents ont encore plus de facilité à trouver les capitaux pour financer leur rapide développement. De nouvelles tensions inflationnistes par les matières premières importées devraient apparaître pour certains d'entre eux (particulièrement en Asie), ce qui implique des pressions sur les taux directeurs, donc des pressions à la hausse sur leur devise." "Un contraste de plus en plus saisissant entre la discipline de certains pays dans la gestion de leurs comptes publics (un grand nombre de pays asiatiques, Suède, Norvège...), et le laxisme des principaux pays développés, Etats-Unis en tête. A ce titre, lorsqu'on est résident de la zone euro ou américain, la diversification d'un patrimoine financier sur d'autres devises peut relever aussi bien d'anticipations haussières que de la gestion du risque." "Compte tenu de niveaux d'évaluation faibles, les actions des pays développés commencent aussi à retrouver la faveur des investisseurs, ce qui ne nous surprend pas. Les entreprises de bonne qualité sont les plus à même à s'adapter à ce monde à plusieurs vitesses, ainsi qu'à un éventuel retour de l'inflation." AUT/ALO