(AOF) - L'effet " QE2 " (quantitative easing phase 2), qui soutenait les marchés actions depuis plus d'un mois, s'est brutalement estompé. Les investisseurs ont été rattrapés par le doute concernant la reprise. A Paris, le CAC 40 a cédé 2,19% aux termes de quatre séances sur cinq dans le rouge. A Wall Street, le Dow Jones, qui affichait vendredi dernier un gain de 10% depuis début septembre, s'apprête à clôturer la semaine sur une perte hebdomadaire de 2%. Comment expliquer une telle volte-face ? Les sources d'inquiétudes sont nombreuses. En Chine, l'annonce jeudi d'une accélération de l'inflation de 4,4% en octobre, un plus haut de 25 mois, a souligné la difficulté de Pékin à juguler la pression sur les prix. Cette situation rend inéluctable de nouvelles mesures de resserrement du crédit pour éviter la surchauffe de son économie. Or les Etats-Unis et l'Europe doivent l'essentiel de leurs points de croissance au dynamisme des marchés émergents, la Chine en tête. En Europe, la situation budgétaire de l'Irlande est une autre source d'inquiétude majeure. Les investisseurs redoutent que Dublin soit contraint de débourser plus que prévu pour sauver son système bancaire, alors que le déficit budgétaire du pays représente déjà 32% de son PIB. Par ailleurs, le sommet du G20 de Séoul n'a pas été en mesure de mettre un terme à la " guerre des monnaies " que se livrent actuellement Etats-Unis et Chine au détriment des pays européens et de certains pays émergents. Le communiqué final évoque un accord sur l'élaboration de " directives indicatives " destinées à identifier les déséquilibres importants des balances commerciales susceptibles de déstabiliser l'économie mondiale. Enfin, les prévisions très inférieures aux attentes du géant américain des équipements destinés à gérer le trafic Internet Cisco Systems ont ravivé la crainte d'une rechute de l'économie américaine en 2011. (P-J.L) FTB/MAF/