NICOX : bonne nouvelle dans le traitement du glaucome

15/11/2010 - 09:09 - Option Finance

(AOF) - La société française de biotechnologie Nicox a annoncé hui l'initiation par son partenaire Bausch + Lomb d'une étude clinique de phase 2b pour le BOL-303259-X, précédemment appelé NCX 116. Ce médicament est développé pour le traitement potentiel du glaucome et de l'hypertension oculaire et a été donné en licence à Bausch + Lomb en mars 2010. Cette étude a pour objectif l'identification de la dose la plus efficace de BOL-303259-X, administré le soir, pour la réduction de la pression intraoculaire. Deux études de phase 2 chez des patients souffrant de glaucome et d'hypertension oculaire ont déjà été finalisées pour le BOL-303259-X avec des résultats prometteurs. Les données recueillies dans ces études ont indiqué que l'administration du BOL-303259-X le soir était plus efficace que l'administration le matin. Le Dr. Baldo Scassellati Sforzolini, Vice President Regulatory Affairs, Clinical & Medical Sciences de Bausch + Lomb, a commenté : "Nous pensons que les données déjà disponibles pour le BOL-303259-X constituent une base solide pour avancer son développement en vue d'une mise sur le marché". En mars 2010, NicOx et Bausch + Lomb ont conclu un accord de licence mondial pour le BOL-303259-X pour le traitement du glaucome et de l'hypertension oculaire. Selon les termes de l'accord, Bausch + Lomb a effectué un paiement initial de licence de 10 millions dollars à Nicox. Nicox pourrait également recevoir des paiements potentiels pouvant atteindre, au cours de la collaboration, un total de 169,5 millions de dollars, conditionnés par le franchissement d'étapes liées au développement, au processus réglementaire, à la mise sur le marché et aux ventes. Nicox recevra également des redevances échelonnées à deux chiffres sur les ventes du BOL-303259-X. Nicox dispose d'une option de co-promotion des produits comprenant le BOL-303259-X aux Etats-Unis.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- NicOx, société de biotechnologie niçoise, est spécialisée dans la recherche et le développement de composés donneurs d'oxyde nitrique destinés essentiellement au traitement des inflammations et des maladies cardiométaboliques. - Nicox travaille depuis plus de dix ans sur le Naproxcinod, un anti-inflammatoire contre l'arthrose du genou et de la hanche, arrivé en fin de développement clinique. - NicOx a des partenariats stratégiques avec un ensemble de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Pfizer et Merck & Co. La société vient d'élargir son accord avec ce dernier. - Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) détient 5,1% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Le futur de la société reste dépendant de son produit phare, le Naproxcinod. C'est le seul produit en phase III d'essais cliniques, l'étape avant la commercialisation. Il représente plus de 80% de la valorisation de boursière. Le pipeline de Nicox est donc déséquilibré, ce qui accentue la volatilité du titre. - Le comité consultatif de la FDA (autorité de santé américaine) n'a pas approuvé le Naproxcinod pour une mise sur le marché américain. C'est un coup dur pour le groupe. - Le partenariat que la biotech niçoise espérait signer mi-2009 pour commercialiser ce produit aux Etats-Unis ne verra donc pas le jour. Nicox a d'ailleurs décidé début août de fermer ses bureaux aux Etats-Unis. - La décision de la FDA pourrait influencer celle de l'autorité européenne dans sa décision de mise sur le marché malgré son indépendance. - La visibilité va rester très faible sur le dossier. NicOx devra lancer de nouveaux essais cliniques sur le Naproxcinod, coûteux en temps et en argent.

Comment suivre la valeur

- Seule une éventuelle approbation du Naproxcinod en Europe viendrait éclaircir l'avenir aujourd'hui assombri de NicOx. Mais cette approbation n'interviendrait au mieux que mi-2011. - NicOx va par ailleurs engager de nouvelles discussions avec la FDA aux Etats-Unis. Le laboratoire de biotechnologie garde l'espoir de réussir la mise sur le marché américain du Naproxcinod. - Les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes qui ne dégagent pas encore de résultat, qui sont dépendantes de subventions ou d'accords avec des laboratoires. Investir dans une biotech est donc risqué. C'est un secteur très volatile et spéculatif. NicOx en est une parfaite illustration. Ancienne star de la biotech, elle est désormais boudée des investisseurs. - Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement, avant d'être commercialisées (si leur efficacité est prouvée chez l'homme). Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/