TOTAL : Deutsche Bank détient une participation fluctuante

16/11/2010 - 09:57 - Option Finance

(AOF) - Un porte-parole de la première banque allemande Deutsche Bank a indiqué mardi à l'AFP que le franchissement en hausse du seuil de 5% du capital du groupe pétrolier français Total résultait d'une "position de marché qui fluctue". Deutsche Bank a franchi en hausse le 9 novembre le seuil de 5% du capital du capital de Total à la suite d'une acquisition d'actions hors marché, a indiqué hier un avis de l'AMF. Deutsche Bank détient, directement et via ses filiales, 5,24% du capital et 4,80% des droits du groupe pétrolier français, précise l'avis. Le géant bancaire allemand pourrait détenir jusqu'à 9,24 % du capital de Total, en exerçant ses options d'achat d'actions, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe. Les principaux actionnaires de Total sont le milliardaire belge Albert Frère, via les sociétés Bruxelles-Lambert (4 %) et Compagnie nationale à portefeuille (1,4 %), les salariés (3,9%) et BNP Paribas (0,2%). Le groupe compte environ 540 000 actionnaires individuels français. La capitalisation boursière de Total était de 93,41 milliards d'euros lundi en clôture, soit la plus importante de la Bourse de Paris.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

AMF (Autorité des marchés financiers) : L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

Les points forts de la valeur

- Le groupe pétrolier bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements. - Cinq projets ont démarré en 2009 et cinq nouveaux lancements majeurs sont programmés cette année. L'objectif réitéré d'une progression moyenne de la production de 2% sur la période 2009-2014 est ainsi crédible. - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise. - Total va poursuivre ses efforts pour lancer de nouveaux projets afin de dégager une croissance rentable. Les investissements devraient atteindre 13 milliards d'euros cette année. - Le groupe a élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs - le GNL et les sables bitumineux - et a fait son retour en Irak. - Sa structure financière demeure solide. Il peut donc mener des acquisitions et renouveler ses réserves. - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie. Conformément à son habitude, le groupe va verser un acompte sur dividende en novembre pour l'exercice en cours.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbé par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iiii) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...). - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique. - L'explosion d'une plateforme BP en mai dans le Golfe du Mexique et la marée noire provoquée ternissent la visibilité du secteur. Les groupes pétroliers pourraient reporter des projets en attendant d'en savoir plus sur le durcissement de la réglementation américaine en matière de production offshore. - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie. Après les catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF, le groupe est visé en tant que personne morale dans l'affaire Pétrole contre nourriture en Irak. La fermeture très médiatisée du site de Dunkerque a un peu plus brouillé son image. Le groupe a été condamné au début de l'été à rouvrir ce site.

Comment suivre la valeur

- Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre. - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français. - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel. - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/