L'économie ghanéenne devrait dépasser 30 milliards de dollars cette année

16/11/2010 - 15:18 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le département statistique du Ghana vient d'annoncer la révision longuement attendue de ses comptes nationaux, ce qui s'est traduit par une hausse de 70% du PIB nominal. Si ces nouvelles statistiques devraient améliorer la perception des déficits budgétaire et courant du pays, actuellement très élevés, elles révèlent également la faiblesse persistante des recettes fiscales. De plus, même si l'État devrait bénéficier de l'exploitation du gisement pétrolier de Jubilee, l'impact de ce dernier sur les recettes sera moins important que prévu", juge Amundi. "Le fait que le Ghana soit sur le point de grossir les rangs des pays producteurs de pétrole rappelle que la mise à jour des statistiques des comptes nationaux était plus que nécessaire. Avec ce changement radical dans le profil d'investissement du Ghana, il devient urgent de définir plus précisément le volume et la structure de son économie." "Après prise en compte des anticipations de croissance réelle en 2010 (près de 5%), la taille de l'économie ghanéenne devrait dépasser 30 milliards de dollars cette année, contre à peine 17 milliards avant révision. Par conséquent, le Ghana passe dans la catégorie des pays à revenu moyen, avec un revenu par tête d'environ 1.250 dollars contre 700 précédemment. Le projet de mise à jour des comptes nationaux a été longtemps retardé car celui-ci risquait de faire lui perdre son Aide Publique au Développement (APD) et les conditions de financement avantageuses associées. De fait, l'APD versée au Ghana devrait diminuer de 500 millions de dollars." "Toutefois, les partenaires du Ghana ont convenu de retarder cette réduction pendant au moins cinq ans, afin que le pays puisse compenser la baisse des aides. Cet accord joue un rôle crucial, étant donné le manque de recettes budgétaires. Ces dernières ne représentent que 17,4% du PIB, contre 27,4% en moyenne dans les autres pays d'Afrique sub-saharienne à revenu moyen. En revanche, les ratios d'endettement ghanéens apparaissent mécaniquement moins insurmontables. Les prévisions de déficit budgétaire pour 2010 sont, par exemple, tombées à 5,1% du PIB, contre plus de 9% avant révision des statistiques." "Nous identifions toujours peu de potentiel haussier sur les marchés de la dette en devise extérieure. Le rendement actuel 2017 de la dette ghanéenne est d'à peine 5,75%, soit seulement 400 pb de plus que les bons du Trésor américain à échéance comparable. En revanche, la dette libellée en cédi nous paraît beaucoup plus attrayante, avec des rendements à 3 ans toujours proches de 13%. L'inflation semble s'être stabilisée sous 10%, après avoir atteint plus de 20% en 2009. Si l'on considère que l'IPC officiel est en recul depuis quinze mois, le fait que l'indice des prix d'octobre soit ressorti au même niveau qu'en septembre (+9,38% sur un an) laisse à penser que les autorités monétaires pourront bientôt mettre fin à leur cycle accommodant." "Dernièrement, la Banque du Ghana a annoncé que sa réunion de novembre serait repoussée au 6 décembre, pour laisser au comité le temps d'analyser ces nouvelles statistiques. Même si certains analystes anticipent toujours une nouvelle baisse de 50 pb des taux directeurs, nous pensons que la Banque gardera ces derniers inchangés à 13,5%. En effet, il sera difficile de respecter l'objectif d'inflation de 9,2% à fin 2010, compte tenu des tensions inflationnistes qui découleront des hausses des salaires prévues dans le public." AUT/ALO