Alléger les emprunts souverains de la zone euro en octobre (Invesco)

16/11/2010 - 18:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Tout le monde le sait, les mois qui suivent l'été sont peu favorables aux marchés financiers : les septembre et octobre noirs, qu'ils remontent aux années 1920 ou 1980, sont demeurés célèbres, et effrayants. Bien sûr, comme beaucoup d'idées reçues, celle-ci s'est trouvée infirmée en 2010, et les marchés actions ont sensiblement progressé sur le mois d'octobre, atteignant parfois de nouveaux plus hauts sur les premières séances de novembre. (...) Très clairement, dans de nombreuses régions, la confiance des investisseurs est non seulement de retour, mais tend même à devenir exubérante." "Avec un écart de rendement (ou spread) à peine supérieur à 2,5%, la dette émergente met bien en évidence ces afflux de capitaux massifs. Qu'il s'agisse du Brésil, de la Chine, de la Corée, voire de l'Australie, les autorités monétaires et gouvernementales de nombreux Etats tentent de freiner ces mouvements, en augmentant les taxes, les taux d'intérêt ou les réserves obligatoires des banques commerciales", ajoute Invesco. "Le paysage se révèle tout différent dans la majeure partie des économies occidentales, en Europe et aux Etats-Unis. Le grand écart tend à se creuser entre deux groupes d'économies. De part et d'autre de l'Atlantique, les Banques Centrales tentent de relancer le crédit bancaire. Qu'on le nomme QE2 (ie quantitative easing 2, ou seconde vague d'assouplissement quantitatif) ou, plus modestement, achats d'emprunts d'Etat par la BCE, l'idée est la même : il faut relancer la création de monnaie pour relancer une activité économique toujours fragile." "Or, aujourd'hui, les banques centrales ne sont plus les acteurs majeurs de la création de monnaie mais ce sont les banques commerciales, via l'octroi de crédit, qui remplissent cette fonction de manière prépondérante. Cette nouvelle vague d'injection de liquidité a eu comme conséquence directe de stopper la lente glissade des taux d'intérêt obligataire. L'emprunt d'Etat allemand à 10 ans (Bund) s'est ainsi déprécié de 1,7% sur le mois d'octobre. Cette hausse des taux a plus que compensé la compression des spreads, et la dette des sociétés privées se déprécie légèrement sur le mois d'octobre." "Ce grand écart, qui s'accentue entre les économies, disparaît très largement lorsqu'il s'agit des sociétés cotées. Bien au contraire, les valorisations tendent aujourd'hui, en moyenne, à converger entre marchés émergents et marchés occidentaux : le rapport cours sur bénéfice 2010 est voisin de 14, qu'il s'agisse du MSCI Monde ou du MSCI Emergents. De même, la croissance des résultats demeure élevée, et elle devrait être comprise entre 30 et 40% sur l'ensemble des zones géographiques, avec des progressions tout à fait spectaculaires pour les valeurs cycliques et technologiques. Cette convergence des valorisations des marchés émergents résulte de nombreux phénomènes, au premier rang desquels la convergence des rentabilités des sociétés." "Mais elles se voient également soutenues par une prise de conscience des investisseurs internationaux. Toujours massivement sous-pondérés, ils se renforcent sans discontinuer sur ces marchés, comme l'attestent les flux de capitaux. Avec moins de 15% du flottant mondial, le potentiel de croissance paraît particulièrement important, pour des économies qui représentent près de la moitié du PIB mondial. A noter : l'Europe et, singulièrement, la zone euro font figure de dommage collatéral de cet engouement. Avec des rapports cours sur bénéfice 2010 de l'ordre de 13, et des dividendes supérieurs à 3%, il s'agit de la région délaissée par les flux, ce qui génère de nombreuses opportunités d'investissement pour les gérants actifs." "Dans le courant du mois d'octobre, les portefeuilles diversifiés multigérants Invesco sont demeurés assez stables du côté des expositions actions, soit moins de 19% pour les portefeuilles patrimoniaux, plus de 90% pour le profil dynamique Europe et de l'ordre de 55% pour Invesco Multi Complémonde 0-100, fonds mixte international flexible. C'est en revanche du côté obligataire que les principales modifications ont été apportées, avec des allègements significatifs sur les emprunts d'Etat de la zone euro, qu'il s'agisse des maturités courtes ou longues. La dette de sociétés privées, qu'elle soit high yield ou investment grade, a été maintenue inchangée." "Les expositions dollar sont demeurées nulles ou très faibles. Pour les semaines à venir, c'est la stabilisation du système financier qui devra se préciser. Les investisseurs souhaiteraient probablement placer leurs avoirs ailleurs qu'en fonds monétaires. Mais, ils préfèrent encore la certitude de ne pas voir leur épargne progresser à la probabilité de la voir se déprécier. De plus, les publications de résultats touchant à leur fin, c'est la macro-économie qui sera au coeur des préoccupations, ce qui ne manquera pas de créer des épisodes de crainte, dès lors qu'il s'agira de constater que le grand écart s'amplifie." AUT/ALO