(AOF / Funds) - "Mercredi, les marchés continueront à se focaliser sur les nouvelles relatives à l'Irlande et sur les chiffres d'inflation américain. Les prix à la consommation hors énergie et alimentation pourraient bien s'afficher à 0,6% en glissement annuel, ce qui constituerait un plus bas depuis 1945, de quoi relancer les craintes de déflation aux Etats-Unis et soutenir par là les marchés obligataires", affirme Natixis. "Les premières discussions entre l'Irlande et les autorités européennes et le FMI ont accentué la pression sur l'euro. Un plan d'aide à l'Irlande ne semble toujours pas d'actualité sachant que les autorités irlandaises demeurent toujours réticentes à toute forme d'aide sachant qu'elles n'ont pas de problèmes de refinancement avant la mi 2011." "De fait, l'Irlande voudrait simplement un communiqué reflétant la confiance des autorités européennes dans le plan de réduction du déficit irlandais dans les prochaines années. Cependant, cela ne devrait pas être suffisant pour redonner confiance au marché dans la dette obligataire irlandaise. Cela ne fera qu'entretenir les incertitudes et la volatilité des marchés d'autant que le maintien de taux longs à plus de 8% est handicapant pour les finances publiques irlandaises et pour son secteur bancaire qui demeure problématique." "Si l'Etat n'a effectivement pas besoin de se refinancer à court/moyen terme, le secteur bancaire continuera de poser problème face à la dégradation du marché immobilier. Et tant qu'il n'aura pas été recapitalisé suffisamment, les incertitudes sur l'Irlande persisteront avec un risque de contagion aux autres pays périphériques européens. Cette fois-ci, les autorités européennes souhaitent agir rapidement afin d'éviter le scénario à la grec, épisode durant lequel elles avaient tardé à réagir. La grosse crainte des marchés reste en effet la contagion au Portugal mais surtout à terme à l'Espagne, source de risque systémique pour l'ensemble de la zone euro." "Face à l'absence d'annonces de mesures de soutien à l'Irlande, la dette irlandaise était à nouveau sous pression ce mardi alors que l'eurodollar est passé en dessous de 1,35. Si dans les prochains jours, rien n'est annoncé pour aider le secteur bancaire irlandais, la pression du marché augmentera sur la dette irlandaise, sur les valeurs bancaires et sur l'EURUSD qui testera probablement le niveau de 1,3250. La pression du marché sera d'autant plus forte que les nouvelles sur les autres pays périphériques restent plutôt négatives. En particulier, le déficit de la Grèce a été revu à la hausse à 15,4% en 2009 ce qui rend encore plus nécessaire l'adoption de nouvelles mesures de réduction budgétaire pour respecter les objectifs de déficit public de 2011." "Le dollar yen s'est hissé au dessus de 83 en dépit de la chute des marchés boursiers depuis plus d'une semaine et du regain de défiance vis-à-vis des pays périphériques européens. De fait, il semble que le dollar yen réagisse à nouveau à l'évolution des taux longs américains avec lesquelles ils sont très bien corrélés. Il semble que la forte remontée des taux longs favorise la sortie de capitaux vers des actifs obligataires américains affaiblissant au passage le yen. Compte tenu de la forte remontée des taux longs américains, le dollar yen pourrait bien aller tester le niveau de 84." AUT/ALO